La bataille du contrat pour les clandestins

L’Europe est obnubilée par les manifestants français qui refusent un contrat. Elle est moins attentive aux immenses démonstrations qui ont lieu aux Etats-Unis pour en demander un : un contrat pour les illégaux, plutôt qu’une barrière à la frontière et des policiers à leurs trousses. Un demi-million de personnes sont descendues samedi [25 mars 2006] dans les rues de Los Angeles en chantant leur slogan: ‘Si se puede!’ (Oui, nous pouvons). Il y a eu d’autres manifestations un peu partout (Denver, Chicago, Phoenix, Milwaukee…), d’une ampleur très inhabituelle dans ces villes”, rapporte le quotidien suisse Le Temps.

La mobilisation n’en est encore qu’à ses premières heures alors qu’à Washington le Sénat entamera le débat sur différents textes qui visent à modifier la version déjà adoptée par la Chambre des représentants avant Noël. Les propositions les plus discutées sont celles qui visent à assouplir ce projet de loi en créant un permis saisonnier pour les illégaux et en leur ouvrant lentement les portes vers l’obtention d’une carte verte. Jusqu’à présent, cette loi sur l’immigration privilégie la répression. Elle prévoit de bâtir une barrière de protection le long de la frontière mexicaine et de pénaliser l’immigration clandestine et l’assistance aux illégaux.

“Ce projet répressif est un défi direct à George W. Bush. Le président, sur ce sujet, a depuis son gouvernorat texan une position plutôt libérale, qui est aussi celle du patronat et de la plupart des syndicats”, poursuit Le Temps. Mais son parti est partagé sur la question, comme le remarque le Los Angeles Times dans son éditorial. “L’immigration est un dossier des plus épineux pour les républicains. Leur aile venue du milieu des affaires est majoritairement en faveur d’un ‘programme de travailleurs invités’ [tel que prévu dans les nouvelles dispositions qui doivent être discutées cette semaine], alors que leurs membres conservateurs préfèrent l’approche sécuritaire et répressive. Cette dissension est encore aggravée par la chute de popularité du président Bush à l’approche des élections de mi-mandat, cet automne, et de la présidentielle de 2008.”

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