Un étau resserré pour les injures racistes

Le Premier ministre Manuel Valls entre la ministre de la Justice Christiane Taubira et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 8 janvier à l'Elysée à Paris.

Manuel Valls présente ce vendredi un plan en 40 points qui ne ravit pas les associations.

Les discours racistes seront bien réprimés comme n’importe quel délit de droit commun. Ce vendredi matin, depuis le lycée Léon-Blum de Créteil, Manuel Valls, entouré de six ministres, présente son plan contre le racisme et l’antisémitisme, élevés par Francois Hollande en grande cause nationale. Parmi la quarantaine de mesures, cette petite révolution juridique avait mobilisé plusieurs associations de défense de la liberté d’expression.

Les injures racistes et antisémites étaient jusqu’à présent jugées selon la procédure du droit de la presse : plus lente et plus technique que celle qui régit les autres délits du code pénal, elle assurait un débat apaisé, selon ses spécialistes. Mais après les attentats visant Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, l’exécutif a voulu donner un signal fort : les discours de haine ne doivent plus bénéficier d’un statut dérogatoire, même au nom de la liberté d’expression.

La plupart des associations antiracistes (SOS Racisme, la Ligue des droits de l’homme), comme beaucoup de juristes spécialisés sur le droit de la presse, sont opposées à ce projet qui risque de multiplier les procès expéditifs, en comparution immédiate, de dossiers parfois complexes à juger. «Si la loi passait et que Charlie [Hebdo] était jugé à nouveau pour les caricatures de Mahomet, on pourrait être jugés en comparution immédiate, entre un escroc et un dealer», disait ainsi Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo, dans Libération, le 4 mars.

Il y a quinze jours encore, une réunion à la chancellerie réunissait des opposants au projet, comme Pierre Tartakowsky, président de la LDH, ou l’avocat Henri Leclerc - qui s’en est entretenu personnellement avec Christiane Taubira. La Licra et l’Union des étudiants juifs de France sont au contraire très favorables au projet. «Cette réforme est le signe d’un pragmatisme indispensable pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme : pourquoi (...)

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