Les éléphants d'Afrique, «réfugiés politiques» de l'or blanc

Dans l'orphelinat David Sheldrick Elephants, près de Nairobi, au Kenya, le 15 octobre.

Une grande conférence sur la sauvegarde des pachydermes, dont la population ne cesse de décroître, se tenait ces jours-ci au Botswana.

Les représentants d’une trentaine de pays et d’ONG étaient réunis cette semaine au Botswana, à Kasane, en bordure des parcs naturels du Nord, pour prendre de nouveaux engagements dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées. Rhinocéros, tigre… Mais surtout l’éléphant d’Afrique, qui pourrait disparaître à l’état sauvage d’ici vingt ans à cause du braconnage motivé par ses défenses en ivoire.

«La question de l’éléphant n’est pas nouvelle, relève Stéphane Ringuet, responsable du programme Commerce des espèces sauvages du Fonds mondial pour la nature (WWF) France. Mais cet animal est une victime emblématique de la criminalité liée aux espèces sauvages.»

Au moins 20 000 éléphants tués chaque année

Il restait sur le continent africain 470 000 éléphants à l’état sauvage en 2013, selon les chiffres présentés à la conférence de Kasane, contre 550 000 en 2006. Entre 20 000 et 30 000 d’entre eux sont tués chaque année. Et la population totale ne cesse de diminuer: le taux de mortalité surpasse désormais le taux de natalité de cet animal qui n’a qu’un petit à la fois après une gestation de vingt et un mois.

Le déclin est déjà particulièrement net en Afrique de l’Est, notamment au Kenya et en Tanzanie. Le Botswana, qui organise cette conférence, n’est pour l’instant pas touché par le braconnage. Ce pays d’Afrique australe compte 140 000 éléphants, soit près d’un tiers de la population de pachydermes du continent. C’est un pays d’accueil pour ces «réfugiés politiques», comme les qualifie Michael Chase, coordinateur d’un grand recensement des éléphants d’Afrique et directeur de l’ONG Eléphants sans frontières. «Les éléphants sont très intelligents. Quand ils sont dérangés dans une zone, ils se déplacent vers un endroit où ils savent qu’ils seront en sécurité.»

Cette conférence de Kasane avait lieu un peu plus d’un an après celle de Londres. En (...)

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