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«Ça peut être une surprise pour vous mais ça ne l’est pas pour nous.»

Nouveau retournement de veste opportuniste au Modem. Un mois après avoir dit qu’il partirait seul aux régionales - parce que Laurent Wauquiez, candidat du parti Les Républicains, était trop à droite -, Patrick Mignola, le chef de file du Modem en Rhône-Alpes-Auvergne, a officialisé vendredi son union avec le même Wauquiez. «Ça peut être une surprise pour vous mais ça ne l’est pas pour nous», a-t-il tenté de justifier vendredi lors d’une conférence de presse avec le secrétaire général du parti Les Républicains sur une péniche à Lyon. Certes, «les choses n’allaient pas de soi», mais «on a voulu donner une chance à l’union» car il y a «un besoin d’alternance» dans ces régions Rhône-Alpes et Auvergne dirigées par la gauche depuis onze ans.

Mi-mai, le même Mignola, maire de La Ravoire (Savoie), disait pourtant à l’AFP : «A notre droite, il y a un discours ultra-clivant qui prête le pas aux rassemblements homophobes, europhobes et islamophobes. C’est sûr que si la campagne [des régionales] part là-dessus, ça ne nous va pas.»

Le 24 juin, Mignola encouragé par François Bayrou, le patron du Modem, à faire cavalier seul, rejetait toute perspective d’alliance avec Wauquiez dans une interview à Libération. «J’ai toujours dit que j’étais favorable à de larges rassemblements, mais ceux-ci ne peuvent se faire que sur des valeurs et des projets communs. Intégrer une alliance nécessite un accord sur le fond et pas seulement arithmétique.» D’autres calculs ont donc prévalu. Vendredi, Laurent Wauquiez, l’énarque pourfendeur du «cancer de l’assistanat» a pris soin d’aplanir son image au moins un point : «Qu’est-ce qui m’est reproché ? D’abord, ma position sur l’Europe», lui qui souhaite «remettre un noyau dur» au sein de l’UE des Vingt-Huit. Mais «nos visions pourront s’additionner», a assuré Wauquiez précisant qu’ils étaient tous d’accord pour que leur grande région soit «l’un des cœurs de la coopération européenne». Ça ne mange pas de pain et cela permet d’aller à la soupe.

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