« Zone Interdite » sur M6 : quand les ados privilégient les échanges virtuels à la vraie vie, leur santé mentale en pâtit

Clelia, 16 ans, passe plus de temps à parler à ses copines sur Snapchat qu’à les voir en vrai.
VIVACE PROD / CAPTURE D'ECRAN / M6 / VIVACE PROD / CAPTURE D'ECRAN / M6 Clelia, 16 ans, passe plus de temps à parler à ses copines sur Snapchat qu’à les voir en vrai.

ADOS - Au creux de la main, du lever au coucher. Comme de nombreux adolescents, Clélia, 16 ans, ne peut se passer de cet objet qui rythme son quotidien à coups de notifications. Sur M6, Zone Interdite s’intéresse ce dimanche 22 septembre à la santé mentale des 12-25 ans laquelle ne cesse de se dégrader. Une dynamique dont le suspect numéro un est le smartphone (et ses complices du même type comme la tablette), et son omniprésence dans leur vie.

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Alors qu’en France, un jeune français sur deux souffre d’anxiété ou de symptôme dépressif, en explosion depuis la crise du Covid, les adolescents passeraient en moyenne huit heures par jour sur un écran. Un cas d’école qu’illustre M6, dans le Var, en suivant le quotidien d’une famille, avec trois enfants de 9, 13 et 16 ans.

Aînée de la fratrie, Clélia, qui suit un bac pro esthétique, navigue en permanence sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, elle peut regarder jusqu’à 600 vidéos de quelques secondes par heure. Scroller est devenu une seconde nature. Et bien que ses parents soient vigilants, elle passe jusqu’à 9 heures par jour sur son smartphone.

« En vrai, on va être aussi sur nos téléphones »

L’équipe de tournage suit la famille le temps d’un week-end classique. L’adolescente a tendance à s’isoler dans sa chambre plutôt qu’à participer aux activités familiales et passe son samedi après-midi sur son lit, scotchée à l’écran. Ses seules interactions avec ses copines se font par messages vocaux, sur WhatsApp ou Snapchat. De quoi interpeller sa mère.

Au bout de deux heures, elle lui propose de l’emmener en ville voir ses amies mais la jeune fille décline la proposition. « On parle déjà », dit-elle en montrant son téléphone. La jeune fille ne voit même pas l’intérêt de les voir. « En vrai, on va être aussi sur nos téléphones, ça va être pareil, estime-t-elle. (...) Par exemple si on est dans le métro, il va y en avoir une sur son téléphone et l’autre qui va la regarder et attendre. Il n’y aura pas d’échange. »

Le reportage pointe quelque chose chez les 12-25 ans : l’isolement social et le manque d’interactions réelles, pourtant nécessaire à leur construction et à leur bien-être. « Il y a encore 20 ans, les ados passaient 2h30 par jour avec des copains. Désormais, ils le font quatre fois moins, 40 minutes en moyenne par jour », souligne le documentaire. Or, les interactions amicales ou hors du cercle familial sont indispensables au bon développement de leur cerveau.

Les interactions entre ados sont « vitales »

« C’est vital, confirme Alexandre Hubert, médecin pédopsychiatre interviewé dans le reportage. L’idée, d’un point de vue de l’évolution de l’espèce, c’est que l’adolescent puisse fonder son propre foyer et être autonome. (...) Et de manière à favoriser ça, les émotions sont plus intenses de manière à récompenser plus fortement tout ce qui va être lien avec les amis. » Ce qui signifie qu’à l’adolescence, fréquenter des amis serait l’une des activités qui procure le plus de bien-être.

Et inversement, être en manque de relations amicales peut avoir des conséquences néfastes sur leur santé mentale. « Au niveau émotionnel, les douleurs émotionnelles vont emprunter le même réseau que la douleur physique, explique le médecin. Ce qui peut expliquer que l’on puisse être désarçonné par le fait que les adolescents peuvent aller très mal par rapport à des choses qui seraient plutôt de l’ordre de l’amical. »

Le documentaire pointe « l’isolement numérique » des jeunes comme cause de ce mal-être. Le reportage souligne par ailleurs qu’au-delà de quatre heures de scrolling par jour, le risque d’anxiété chez les ados est multiplié par trois. Il fait également le lien entre écrans et manque de sommeil des jeunes, qui ont perdu une heure de sommeil par nuit en 25 ans.

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