Zone euro: Un budget qui ne doit pas dé-responsabiliser, selon Centeno

Un budget pour la zone euro ne serait qu'un nouvel instrument de partage du risque n'exemptant en aucune manière de l'obligation de respecter les règles budgétaires de l'UE, a déclaré mardi le président de l'Eurogroupe, Mario Centeno. /Photo prise le 19 novembre 2018/REUTERS/Eric Vidal

BRUXELLES (Reuters) - Un budget pour la zone euro ne serait qu'un nouvel instrument de partage du risque n'exemptant en aucune manière de l'obligation de respecter les règles budgétaires de l'Union européenne (UE), a déclaré mardi le président de l'Eurogroupe, qui réunit les ministres des Finances de la zone euro.

S'exprimant à l'occasion d'une audition de la commission économique du Parlement européen, Mario Centeno a ajouté qu'un mécanisme de garantie des dépôts bancaires à l'échelle de la zone euro s'imposait pour parachever l'union bancaire européenne, observant cependant que la question était critique d'un point de vue politique.

"Le partage du risque dans l'Union économique et monétaire devra avant tout être d'initiative privée", a dit Centeno, ajoutant que cela impliquait une union bancaire complète, une union des marchés de capitaux et des banques paneuropéennes ignorant les frontières.

"Néanmoins, il y a une possibilité de partage du risque limitée au niveau public sous la forme d'une capacité budgétaire commune, permettant le cas échéant de compléter et renforcer le partage de risque privé".

Un budget commun aux 19 pays de la zone euro permettrait de mieux réagir aux chocs asymétriques et d'éviter de surcharger la Banque centrale européenne (BCE).

"Craindre l'aléa moral est légitime et il est évident qu'une capacité budgétaire commune ne déchargerait en aucun cas les pays de leur obligation de poursuivre une politique budgétaire saine et de respecter les règles budgétaires", a noté Centeno.

(Jan Strupczewski, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)