Zone euro: Macron et Merkel promettent des convergences d'ici juin

La France et l'Allemagne trouveront des convergences pour la réforme de la zone euro d'ici le Conseil européen de la fin juin, ont assuré vendredi à Paris Emmanuel Macron et Angela Merkel. /Photo prise le 16 mars 2018/REUTERS/Ludovic Marin

PARIS (Reuters) - La France et l'Allemagne trouveront des convergences pour la réforme de la zone euro d'ici le Conseil européen de la fin juin, ont assuré vendredi à Paris Emmanuel Macron et Angela Merkel.

Après cinq mois d'attente pour la formation d'un gouvernement en Allemagne, "le travail qui nous attend est important dans un contexte européen profondément bousculé depuis le Brexit (...) et depuis l'élection italienne qui a vu monter les extrêmes", a dit le président français au côté de la chancelière, avant un dîner de travail à l'Elysée.

"Pendant de longues années, l'Europe a attendu que le couple franco-allemand avance et propose", a-t-il ajouté. "Nous y sommes prêts."

Il a souhaité que soient "réarticulées" la responsabilité et la solidarité dans la zone euro et cité les politiques migratoire, de défense, commerciale et d'éducation.

"Nous proposerons une feuille de route claire, ambitieuse pour cette refondation d'ici au mois de juin", a-t-il dit.

La France a fait des propositions et conduit ses réformes, a souligné Angela Merkel, expliquant que son gouvernement désormais formé avec le SPD souhaite travailler à "un nouvel avenir" avec les autorités françaises.

DES EFFORTS "TOUJOURS COURONNÉS DE SUCCÈS"

"Ces efforts sont toujours couronnés de succès quand on travaille main dans la main, nous ne sommes peut-être pas toujours dès le départ du même avis mais dans l'Histoire, la France et l'Allemagne ont déjà fait beaucoup - vous avez une volonté très forte, nous aussi nous avons une volonté très forte", a-t-elle ajouté.

La dirigeante a mis en avant deux facettes concernant l'Union économique et monétaire : "la stabilisation durable de l'euro et l'amélioration de notre compétitivité internationale" - liée aux capacités d'innovation en Europe.

"En tant qu'Européens nous serons imbattables si nous ne nous laissons pas diviser dans nos relations géopolitiques (...) qu'il s'agisse des relations commerciales ou de la loyauté de la concurrence avec les pays en développement", a-t-elle ajouté.

Le président et la chancelière ont dit leur solidarité avec les Britanniques après l'attaque sur leur sol de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal attribuée à la Russie.

"Nous condamnons cette ingérence russe et ce qui s'est passé puisque tout porte à croire que c'est bien la Russie qui a conduit à cette tentative d'assassinat", a dit Emmanuel Macron, précisant qu'il en parlerait "longuement" avec la chancelière.

Angela Merkel a précisé qu'il s'agirait de déterminer "la réaction la plus appropriée".

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui recevait son nouvel homologue Olaf Scholz, s’est dit confiant que les "difficultés techniques" qui freinent un accord sur de sujets comme l'union bancaire pourraient être surmontées d'ici la fin juin.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Elizabeth Pineau)