Après Dubrovnik, Zelensky se lance dans une tournée européenne
Après avoir plaidé depuis la Croatie pour que l'UE accueille "toutes les nations démocratiques d'Europe", le président ukrainien Volodymyr Zelensky se lance dans une tournée européenne qui l'emmènera d'ici samedi à Paris, Londres, Rome et Berlin
Cette tournée intervient alors que l'armée ukrainienne est en difficulté sur le front Est, face à une armée russe qui grignote du terrain. Et à moins d'un mois d'une élection présidentielle américaine incertaine, dont l'issue pourrait mettre en péril le soutien crucial de Washington à Kiev.
M. Zelensky, qui a récemment regretté que les Occidentaux fassent "traîner" les livraisons de missiles à longue portée pour son pays, est attendu à Paris jeudi pour rencontrer M. Macron, puis à Rome vendredi, où il sera reçu par le pape, ont annoncé l'Elysée et le Vatican.
Il a annoncé depuis Dubrovnik, où il assistait à un sommet Ukraine-Europe du sud-est, qu'il allait aussi rencontrer dans les prochains jours le Premier ministre britannique Keir Starmer au Royaume-Uni et la Première ministre italienne Giorgia Meloni en Italie.
Dans la soirée, un porte-parole du gouvernement britannique a précisé que cet entretien aurait lieu jeudi.
Le président ukrainien devrait également rencontrer à Downing Street le nouveau chef de l'Otan Mark Rutte, également dans la capitale britannique jeudi, pour des discussions sur le soutien occidental à Kiev dans sa guerre contre l'invasion russe, selon ce porte-parole.
Il est enfin attendu vendredi en Allemagne où il aurait dû participer samedi à une réunion sur la défense de l'Ukraine finalement reportée après que le président américain Joe Biden a annulé son déplacement en raison de l'ouragan Milton qui menace la Floride. M. Zelensky sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz.
- Europe et paix -
Le président ukrainien à profité du sommet de Dubrovnik pour plaider pour l'intégration européenne de "toutes les nations démocratiques d'Europe", ajoutant en présence des chefs d'Etat, de gouvernement ou de la diplomatie de treize pays (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo, Moldavie, Monténégro, Macédoine du Nord, Roumanie, Serbie, Slovénie et Turquie) que "personne en Europe n'a besoin qu'on lui rappelle à quel point la stabilité est importante pour les Balkans".
"Si l'Europe n'est pas unie aujourd'hui, elle ne sera pas en paix. Il faut donc que les processus d'adhésion aillent à leur terme" a déclaré M. Zelensky, plaidant non seulement pour la cause de Kiev - qui a entamé en juin les négociations d'adhésion, mais aussi pour celle de plusieurs pays des Balkans qui attendent depuis des années de rejoindre l'UE.
Il a également mentionné à plusieurs reprise le plan préparé par les Ukrainiens pour mettre fin à l'invasion russe, qu'il voudrait présenter lors d'une conférence pour la paix attendue en novembre.
Ce plan sera alors "prêt, et définira en détails les conditions pour une fin juste à la guerre", a précisé le président ukrainien. "Comment forcer la Russie à faire la paix ? Comment contraindre ceux qui ont causé la guerre à suivre un plan de paix ?", a-t-il lancé.
Avant de répondre : "Nous avons élaboré un plan d'action qui peut combler le fossé entre la situation actuelle et un sommet de paix réussi. Pour nous, c'est un plan de victoire (…) et lorsqu'il sera pleinement mis en œuvre, la Russie perdra sa capacité à nous menacer, à menacer l'Europe".
M. Zelensky a en outre rencontré en tête à tête le Premier ministre croate Andrej Plenkovic, avec qui un accord portant sur la coopération en matière de défense, de déminage, de soins aux soldats blessés, la cybersécurité, le partage de renseignement ou encore la reconstruction a été signé, selon un texte publié sur le site internet de la présidence ukrainienne.
"Les Ukrainiens continuent de défendre leurs foyers avec le courage le plus total", a répondu M. Plenkovic en ouverture du sommet. "Soutenir l'Ukraine n'est pas seulement une question de solidarité", a-t-il ajouté, "c'est un intérêt essentiel pour notre sécurité à tous".
Ces deux dernières années, Zagreb, qui a envoyé pour 300 millions d'euros d'aide, surtout militaire, à l'Ukraine, a accueilli environ 30.000 réfugiés ukrainiens, dont des soldats blessés soignés dans les hôpitaux croates, a ajouté M. Plenkovic, qui s'est rendu trois fois à Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
Les participants au sommet ont également signé une déclaration rappelant entre autres leur soutien "à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et leur "engagement indéfectible à fournir un soutien continu à l'Ukraine et à son peuple aussi longtemps qu'il le faudra".
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