Le Zanskar, entre royaume oublié et paradis perdu

Voisin du Ladakh, l’ancien royaume himalayen bouddhiste du Zanskar incarne à merveille le mythe du paradis perdu. Cette vallée escarpée, où coule une rivière du même nom, a longtemps été réputée inaccessible, enserrée derrière de hauts cols entre 4 000 et 5 000 mètres d’altitude. L’hiver, une route s’ouvre sur la rivière gelée, que l’on appelle alors Chadar. Aujourd’hui, de vraies routes ont vu le jour pour désenclaver la région. Désormais, l’été, le Zanskar se traverse en voiture, en bus ou à moto, là où, il y a quelques années, seuls des trekkeurs chevronnés partaient à l’assaut de cette vallée à la géologie et la beauté sidérantes.

Le Zanskar d’Olivier Föllmi

Tous les amateurs de trek dans l’Himalaya ont longtemps été fascinés par cet authentique bout du monde. Interdit aux étrangers jusqu’en 1974, le Zanskar se dévoile petit à petit grâce aux explorations de Michel Peissel (Zanskar, royaume oublié aux confins du Tibet, éd. Robert Laffont, 1979). Mais c’est souvent grâce au travail d’Olivier Föllmi que nous connaissons le Zanskar en France. Aimanté par l’Himalaya, ce photographe franco-suisse a pendant des années partagé sa passion pour ces contrées isolées à travers de magnifiques ouvrages et photographies (Deux hivers au Zanskar, éd. Olizane, 1993). Avec sa femme Danielle, ils portent un regard humaniste sur les peuples himalayens. À la fin des années 1980, leur histoire personnelle se mêle à leurs explorations lorsqu’ils prennent sous leurs ailes deux enfants originaires du Zanskar, Motup et Diskit, afin de leur offrir une éducation.

Je me souviens avoir découvert le Zanskar la première fois grâce à l’ethnologue et réalisatrice française Marianne Chaud. Son film Himalaya, le chemin du ciel (2008) m’avait émerveillé, tant par sa poésie que par son approche du réel, sur la rudesse des conditions de vie au Zanskar et sur la philosophie bouddhiste. Ce documentaire suit la vie des moines bouddhistes du monastère de Phuktal, et plus particulièrement l’itinéraire exceptionnel d’un enfant moine de 8 ans.

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