Yvelines : que sait-on de la mort d’un adolescent après une collision avec la police ?

Un adolescent de 16 ans a été tué à Élancourt après que sa moto-cross a percuté un véhicule de police, après un probable refus d’obtempérer.

Un adolescent de 16 ans a été tué à Élancourt après que sa moto cross a percuté un véhicule de police après un probable refus d’obtempérer.
DENIS CHARLET / AFP

FAIT DIVERS - Un nouveau refus d’obtempérer qui a conduit à un drame ? Un adolescent de 16 ans est mort ce mercredi 6 septembre au soir dans une collision entre son deux-roues et un véhicule de police à Élancourt, dans les Yvelines. Des faits qui surviennent deux mois après le décès de Nahel d’un tir policier, qui avait déclenché plusieurs nuits d’émeutes.

Que sait-on de ce nouveau drame ? Le HuffPost fait le point.

Les faits

Le drame a eu lieu à proximité du quartier des Nouveaux Horizons à Élancourt aux alentours de 18h30, ce mercredi 6 septembre. Selon une source policière citée par TF1, l’adolescent faisait des roues arrière sur une moto-cross. Les forces de l’ordre décident alors de l’interpeller mais, toujours selon la police, il refuse d’obtempérer.

Le deux-roues était « suivi à distance » par une voiture de police, a indiqué une source policière à l’AFP. À une intersection, le deux-roues est entré en collision avec « un autre véhicule de police » sur le côté gauche.

« Mes collègues ont tourné dans le secteur, ils l’ont aperçu une deuxième fois, à ce moment-là il a de nouveau pris la fuite. Un peu plus loin il a percuté un second véhicule de police sur une intersection », a indiqué Tony Vallée, délégué du syndicat policier Unité SGP police-FO dans les Yvelines, à BFMTV.

Le décès de la victime

Blessé lors de la collision, l’adolescent était en arrêt cardio-respiratoire, mais a pu être réanimé par les secours sur place. Il a succombé à ses blessures à l’hôpital, a annoncé le parquet. Selon BFMTV, il avait été transporté à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine).

Les enquêtes

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Versailles. La première porte sur le « refus d’obtempérer » et a été confiée à la police nationale des Yvelines. La seconde a été confiée à la police des polices, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour « homicide involontaire par conducteur ».

Deux policiers ont été placés en garde à vue dans le cadre de cette seconde enquête. Ils ont été entendus par l’IGPN dans la soirée. Selon le parquet, il s’agit des deux conducteurs des voitures de police impliquées.

La crainte de nouvelles émeutes

Un escadron de gendarmes mobiles a été envoyé à Élancourt pour prévenir d’éventuels troubles dans la ville de 25 000 habitants, a indiqué une source policière à l’AFP. Car ce décès intervient à peine plus de deux mois après la mort de Nahel M., 17 ans, tué à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin dernier.

Les images du motard tirant à bout portant sur le garçon, largement diffusées sur les réseaux sociaux, avaient soulevé une vague de colère dans le pays. Des émeutes avaient éclaté en région parisienne et dans le reste du pays. Ces violences urbaines d’une intensité inédite ont été marquées par des heurts entre émeutiers et forces de l’ordre, des scènes de pillages, des tirs de mortiers d’artifice sur des bâtiments publics et des incendies.

Au 31 août, 32 enquêtes étaient menées par l’IGPN pour des violences lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel et une par l’IGGN, son équivalent pour la gendarmerie. Près de 4 000 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre et environ 2 000 condamnées par la justice en lien avec ces violences urbaines, selon les derniers chiffres officiels communiqués.

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