Le Youtubeur Léo Grasset se défend après les accusations de viol et de harcèlement sexuel

Accusé de viol et violences sexuelles et psychologiques, le YouTubeur Léo Grasset, alias DirtyBiology s'est défendu dans une vidéo, publiée sur sa chaîne ce samedi 19 novembre 2022. - Capture d'écran YouTube - DirtyBiology
Accusé de viol et violences sexuelles et psychologiques, le YouTubeur Léo Grasset, alias DirtyBiology s'est défendu dans une vidéo, publiée sur sa chaîne ce samedi 19 novembre 2022. - Capture d'écran YouTube - DirtyBiology

Cinq mois après des révélations faites par Médiapart, le Youtubeur Léo Grasset sort du silence. En juin dernier, le site d'investigation avait publié une longue enquête dans laquelle était rapporté le témoignage d'une femme qui accusait le spécialiste de vulgarisation scientifique de viol ainsi que les propos de sept autres qui lui reprochaient des faits de harcèlement sexuel ou de violences psychologiques.

Ce samedi, dans une vidéo de plus de 30 minutes, le vidéaste - plus connu sous le pseudonyme DirtyBiology - est revenu pour la première fois sur ces accusations depuis la parution de l'article.

"Un portrait malhonnête"

S'il explique avoir été "forcé d'attendre", par ses avocats, avant de s'exprimer, il affirme également vouloir revenir sur le contenu de cette enquête qui dresse selon lui "un portrait [...] malhonnête et construit un personnage toxique à coups d’insinuation et de citations tronquées."

"J'ai donc attendu en préparant de mon côté une réponse point par point" pour "fournir tout le contexte possible", déclare-t-il avant de commencer à expliciter certains passages de l'article.

"Je ne reconnais absolument pas cette description"

"Je nie catégoriquement cette accusation", assure d'entrée Léo Grasset, faisant référence à l'accusation de viol émise à son encontre au début de l'article de Médiapart, article auquel le vidéaste n'avait à l'époque pas souhaité répondre, sous conseil de ses avocats.

Dans cette enquête, la victime présumée décrit une scène particulièrement violente survenue en 2016. À la suite d'une "soirée alcoolisée", elle explique avoir été rejointe par le YouTubeur qui veut coucher avec elle. Elle, ne veut plus et assure avoir fait part de son refus au vidéaste qui l'aurait toutefois "maintenu avec ses mains autour de son cou" et "pénétrée avec des coups très fort".

"Je ne reconnais absolument pas cette description des événements", assure Léo Grasset, précisant qu'il ne donnera pas sa version des faits, sous conseil de ses avocats. "Pour eux, on ne se défend pas d'un crime ailleurs que devant la justice", ajoute-t-il.

"Messages tronqués" et "manque de contexte"

Puis, le Youtubeur se lance dans le décryptage et l'analyse critique de l'article de Médiapart, avec des preuves (extraits de conversations, captures d'écran...) de ses échanges cités par le site d'investigation.

Il affirme notamment que l'enquête comporte des "passages lunaires", des "accusations absurdes" qui sont "interprétés de façon très biaisée" et servent à la "création d'un personnage malsain en tout, non seulement toxique avec les gens mais également dans son travail".

Mais le vidéaste de 33 ans pointe surtout du doigt des "messages tronqués" par les journalistes de Médiapart et des citations "prises à l'envers" qu'il ne manque pas de diffuser dans leur intégralité à l'écran en anonymisant les personnes concernées.

Léo Grasset reproche également à l'article son "manque de contexte" et explique, par exemple, que certains lecteurs, non abonnés à Médiapart, n'ont eu accès qu'au titre et à l'introduction de l'enquête et ont pu ainsi être induits en erreur, pensant que les huit témoignages cités dans l'article accusaient tous Léo Grasset de viol.

Or, seule la première victime mentionnée par Médiapart tient une telle accusation, "les sept autres témoignages sont de natures complètement différentes", indique-t-il.

"J'en suis vraiment pas fier"

S'il ne reconnaît ni les faits de viols, ni de harcèlement sexuel ou sexiste cités dans l'artiste, Léo Grasset consacre toutefois la fin de sa vidéo à un mea culpa. "J'ai été très inconstant dans mes échanges entre 2018 et 2019 notamment à cause d'un emploi du temps très erratique pour la production de documentaire à l'étranger", détaille-t-il.

"J'aimais beaucoup trop rencontrer de nouvelles personnes et je ne mettais pas du tout de filtre en le faisant. J'ai trompé, j'ai menti avec l'idée débile que tant que personne ne le saurait, personne ne souffrirait. De tout ça j'en suis vraiment pas fier.", ajoute-t-il à propos de son rapport à la séduction.

Quant à la plainte déposée contre lui en juillet 2022 pour harcèlement sexuel, Léo Grasset affirme s'être "mis à la disposition de la justice pour qu'elle puisse enquêter librement". Puis, il conclut en annonçant qu'il va reprendre la création de vidéos YouTube, malgré les répercussions de ces accusations sur sa chaîne et sur sa vie professionnelle.

Article original publié sur BFMTV.com