Yann Dedet : "Le monteur est à la fois un caméléon et un électron libre"

Il a fait ses premières armes auprès de François Truffaut. Il y a pire pour commencer une carrière. Yann Dedet, 74 ans, compte plus de 70 films à son actif et des anecdotes à la pelle. Un chapelet de souvenirs qu'il égrène dans Le Spectateur zéro – Conversation sur le montage (P.O.L), livre d'entretiens littéraire et cinéphile avec l'écrivain et documentariste Julien Suaudeau. On y croise entre autres Maurice Pialat, Jean-François Stévenin, Philippe Garrel, Claire Denis ou Cédric Kahn, quelques-uns des réalisateurs avec lesquels il a travaillé. Premier spectateur des films auxquels il collabore, Dedet est surtout celui qui met un point final à leur conception, le montage étant selon lui "la dernière version du scénario".

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Ce n'est pas en coupant une mauvaise scène qu'on résout les problèmes d'un film

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Loin de se cantonner à couper les scènes ratées ou à appliquer aveuglément les consignes des cinéastes, il veille à la cohérence de l'ensemble, quitte à apporter des modifications ou bousculer la chronologie initiale. "Le monteur est à la fois un caméléon et un électron libre, développe-t-il. Il doit respecter le style et l'univers du réalisateur, car on ne monte pas un Truffaut comme un Pialat. Il doit également proposer des solutions. Ce n'est pas en coupant une mauvaise scène qu'on résout les problèmes d'un film. Il faut la cuisiner autrement, par exemple en enlevant les dialogues et en les remplaçant par de la musique."

5 films avec Truffaut, 5 avec Pialat

La réussite d'un l...


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