Yaël Braun-Pivet espère que le futur gouvernement de Michel Barnier sera dans "l'ouverture d'esprit"

Le casting gouvernemental continue de crisper au sein du camp présidentiel. La présidente de l'Assemblée nationale assure qu'elle sera "vigilante au respect des équilibres" de l'exécutif. L'entrée probable de plusieurs figures de droite au profil conservateur inquiète la macronie mais également le Modem et Horizons.

Une mise en garde. Face aux craintes d'une partie de la macronie, mais également des députés Modem de devoir composer avec un gouvernement jugé trop droitier, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet appelle le Premier ministre Michel Barnier à rééquilibrer la feuille de match.

"On regardera la globalité du gouvernement", explique la présidente de l'Assemblée nationale au micro de BFMTV ce samedi, se disant "vigilante au respect des équilibres politiques" et espérant un gouvernement "dans l'ouverture d'esprit".

Jeudi, une liste de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, a été transmise au président de la République. Deux noms issus de cette première liste ont fait tousser dans le camp présidentiel: celui du président des sénateurs LR Bruno Retailleau et l'une de ses proches la sénatrice Laurence Garnier.

Le patron des élus de la chambre haute était l'un des plus fervents soutiens de François Fillon il y a sept ans lors de la campagne présidentielle et a manifesté contre le mariage pour tous avec la Manif pour tous, tout comme sa collègue.

Celui qui est passé par le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers était aussi opposé en 2021 au projet de loi visant à interdire les thérapies de conversion. Plus récemment, début 2024, il a voté contre la constitutionnalisation de l'IVG.

"J'ai mal à ma France. Je ne me suis pas engagé pour ça. Je vomis depuis trois heures", s'agaçait un député Renaissance avant la nomination effective du gouvernement. "Je vais essayer de croire que tout cela n'est qu'un cauchemar", témoignait encore un autre auprès de BFMTV.

Entendant le malaise de son propre camp, Emmanuel Macron a demandé à Michel Barnier de retirer Laurence Garnier du casting, le contraignant à lui chercher un remplaçant.

L'absence de figures de gauche, alors qu'elle est arrivée en tête lors des législatives, à l'exception de la possible entrée de l'ex socialiste Didier Migaud, n'a pas non plus rassuré.

Pour ajouter encore un peu de complexité, le Modem est entré dans la danse en organisant vendredi une réunion de groupe. Son porte-parole Bruno Millienne a expliqué auprès de BFMTV que "le flotteur gauche n'y était pas", envisageant de ne pas participer au gouvernement.

Cette réunion avait permis de faire redescendre la pression mais le parti de François Bayrou a finalement fait savoir qu'il n'avait pas encore "totalement acté sa participation".

"Ce n'est pas du tout" un gouvernement dans "l'esprit de la coalition", a ainsi tancé le député européen Modem Christophe Grudler sur notre plateau ce samedi matin. Même son de cloche parmi certaines voix à Horizons. Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général délégué du mouvement, avait jugé sur BFMTV que nommer Laurence Garnier aux Familles serait franchir "une ligne rouge".

Face à ces hésitations, au nom de "l'intérêt collectif", Emmanuel Macron a exhorté vendredi ses alliés à "aider" le Premier ministre à former son gouvernement. Michel Barnier "espère" de son côté pouvoir annoncer un nouveau gouvernement ce samedi.

Article original publié sur BFMTV.com