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Yémen: Les Etats-Unis veulent que l'Onu condamne le rôle de l'Iran

Les Etats-Unis veulent que le rôle joué par l'Iran dans le conflit au Yémen soit condamné dans le projet de résolution qu'étudie le Conseil de sécurité de l'Onu sur les moyens de contrôler la trêve conclue entre belligérants yéménites dans la ville portuaire de Hodeïda (photo). /Photo d'archives/REUTERS/Abduljabbar Zeyad

NATIONS UNIES (Reuters) - Les Etats-Unis veulent que le rôle joué par l'Iran dans le conflit au Yémen soit condamné dans le projet de résolution qu'étudie le Conseil de sécurité de l'Onu sur les moyens de contrôler la trêve conclue entre belligérants yéménites dans la ville portuaire de Hodeïda, ont dit mercredi des diplomates.

Les miliciens chiites houthis, alignés sur l'Iran, et le gouvernement yéménite du président Abd-Rabbo Mansour Hadi, soutenu par une coalition de pays arabes sunnites, sont convenus jeudi dernier, au terme d'une semaine de pourparlers de paix sous l'égide de l'Onu en Suède, de cesser le feu à Hodeïda et d'en retirer leurs combattants.

Un projet de résolution transmis par la Grande-Bretagne, demandant au secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres de faire d'ici la fin du mois des propositions sur les moyens de contrôler cette trêve, est actuellement à l'étude par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Dans le texte initial, que Reuters a pu consulter, est condamnée "la livraison d'armes et de matériel associé, peu importe leur provenance, qui contreviennent à l'embargo sur les armes", sans qu'aucun pays ne soit mentionné.

Les Etats-Unis veulent que le texte condamne spécifiquement l'Iran, selon des diplomates et une nouvelle version du projet de résolution consultée par Reuters, mais la Russie a protesté contre la formulation utilisée.

Pour qu'elle soit adoptée, une résolution doit recueillir au moins neuf voix sur 15 en sa faveur, et ne se heurter à aucun veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

En février dernier, la Russie a opposé son veto à un projet de résolution qui soulignait le rôle de l'Iran dans la fourniture d'armes utilisées par les rebelles houthis dans le conflit yéménite.

Les Houthis contrôlent la majeure partie des villes du Yémen, dont Hodeïda et la capitale Sanaa, d'où ils ont chassé le gouvernement du président Hadi en 2014, ce qui a poussé la coalition arabe sunnite à intervenir militairement à partir de mars 2015 contre les miliciens chiites. Le gouvernement de Hadi, reconnu par la communauté internationale, est basé désormais dans la ville portuaire d'Aden, dans le sud du pays.

L'émissaire des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, a déclaré la semaine dernière au Conseil de sécurité qu'il fallait d'urgence mettre en place un système solide de contrôle de la trêve à Hodeïda.

(Michelle Nichols; Eric Faye et Jean Terzian pour le service français)