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Yémen: Le gouvernement ne veut pas de soldats de l'Onu à Hodeïda

Un militant houthi. Le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite veut bien que l'Onu joue un rôle à Hodeïda, porte d'entrée de l'aide humanitaire au Yémen, mais refuse une présence durable de casques bleus dans ce port de la mer Rouge contrôlé part les rebelles houthis. /Photo prise le 10 décembre 2018/REUTERS/Khaled Abdullah

RIMBO, Suède (Reuters) - Le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite veut bien que l'Onu joue un rôle à Hodeïda, porte d'entrée de l'aide humanitaire au Yémen, mais refuse une présence durable de casques bleus dans ce port de la mer Rouge contrôlé part les rebelles houthis.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Khalid al Yamani, a déclaré lundi à Reuters que la ville d'Hodeïda devait repasser sous le contrôle du gouvernement légal reconnu par la communauté internationale.

"Nous n'accepterons jamais une présence permanente des Nations unies, sous quelque forme que ce soit, dans la ville", a-t-il dit.

Le gouvernement yéménite, a ajouté le ministre, serait toutefois prêt à accepter le déploiement dans le port d'observateurs du Mécanisme de vérification et d'inspection de l'Onu (Unvim).

Il serait également disposé à ce que les revenus du port d'Hodeïda soient transférés à la banque centrale de la ville et non à Aden, où siège actuellement le gouvernement Hadi.

Yamani est le chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers qui se sont ouverts la semaine dernière en Suède sous l'égide du médiateur de l'Onu Martin Griffiths.

Ces pourparlers entre les deux camps, les premiers depuis 2016, visent notamment à mettre fin aux combats à Hodeïda, encerclée par les forces gouvernementales yéménites.

Les rebelles houthis, appuyés par l'Iran, contrôlent depuis 2014 la capitale yéménite, Sanaa, et plusieurs autres villes après avoir chassé le gouvernement du président Abd-Rabbo Mansour Hadi.

Ils demandent que la ville d'Hodeïda soit déclarée zone neutre, ce que refusent les gouvernementaux.

Avec une trêve à Hodeïda et d'autres mesures destinées à "rétablir la confiance", la réouverture de l'aéroport de Sanaa est l'un des grands objectifs de ces négociations en Suède.

Martin Griffiths a arraché jeudi un accord en vue d'un échange de prisonniers entre les deux camps, dont les modalités restent à discuter.

(Aziz El Yaakoubi; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)