Yémen : une épidémie de choléra bientôt « incontrôlable »

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Si rien n’est entrepris, l’épidémie de choléra qui sévit actuellement au Yémen « risque de devenir incontrôlable ». C’est l’appel lancé par l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) face à la situation sanitaire désastreuse de ce pays en guerre.

L’épidémie de choléra progresse de façon spectaculaire à travers le Yémen. En cinq jours seulement, le nombre de cas suspects identifiés a doublé, passant de 11 000 au 14 mai à 23 500 au 19 mai, d’après les estimations de l’OMS. « En l’absence d’une réponse urgente et appropriée, l’épidémie risque de devenir incontrôlable », souligne MSF.

Or « le système de santé était déjà sous pression avant l’épidémie et ne parvenait pas à couvrir les besoins médicaux de la population », note l’ONG. Notamment en raison du conflit, qui s’est accentué en mars 2015. « Dans la plupart des structures, il y a une pénurie de médicaments tels que perfusions et solutés de réhydratation orale, nécessaires au traitement des malades. »

Soutenir un système de santé à l’agonie

« Il est urgent de faciliter l’importation de fournitures médicales dans le pays, dans la mesure où les stocks actuels ne suffiront pas », insiste MSF. L’ONG est en cours d’affrètement d’un cargo de 63 tonnes de médicaments et de matériel médical pour le choléra qui devrait arriver dans les prochains jours.

« Outre le traitement des patients qui parviennent jusqu’aux structures médicales, il faut aussi s’attaquer aux sources de contamination, à travers des actions d’assainissement, de traitement des points d’eau et des activités de prévention », ajoute Ghassan Abou Chaar, chef de mission MSF au Yémen.

Enfin, « il faut urgemment que le personnel de santé touche à nouveau une rémunération, car l’arrêt des versements de salaire depuis septembre 2016 pèse fortement sur leur disponibilité dans les centres de santé ».

« Les efforts coordonnés des organisations d’aide sont le seul moyen de limiter la propagation de l’épidémie et de soigner des patients de plus en plus nombreux », conclut MSF.