Yémen : les rebelles houthis libèrent 153 prisonniers (Comité international de la Croix-Rouge)

Yémen : les rebelles houthis libèrent 153 prisonniers (Comité international de la Croix-Rouge)

Les rebelles houthis yéménites ont libéré 153 prisonniers "liés au conflit" en cours depuis une décennie dans le pays, a annoncé samedi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La libération a eu lieu à Sanaa, la capitale du Yémen, que les Houthis - soutenus par l'Iran - ont prise en 2014, plongeant le pays dans une guerre civile.

La libération intervient au lendemain de l'annonce par l'ONU de l'arrestation de sept de ses salariés par les rebelles houthis au Yémen. Ceux-ci détiennent déjà des dizaines d'employés des Nations unies et de plusieurs organisations humanitaires.

"Hier, les autorités de facto à Sanaa ont détenu d'autres membres du personnel de l'ONU travaillant dans des zones sous leur contrôle", indique un communiqué de l'ONU,"Pour assurer la sécurité et la sûreté de l'ensemble de son personnel, l'ONU a suspendu tous les mouvements officiels dans les zones contrôlées par les autorités de facto."

Des partisans houthis crient des slogans lors d'un rassemblement contre les Etats-Unis et Israël à Sanaa, le 17 janvier 2025.
Des partisans houthis crient des slogans lors d'un rassemblement contre les Etats-Unis et Israël à Sanaa, le 17 janvier 2025. - Osamah Abdulrahman/Copyright 2025 The AP. All rights reserved

Avant vendredi, 16 membres du personnel yéménite de l'ONU étaient détenus par les Houthis.

PUBLICITÉ

Ils ont découvert que sept autres avaient été enlevés et ont interrompu leur travail, qui consiste à fournir de la nourriture, des médicaments et d'autres formes d'aide à ce pays appauvri.

En juin, les Nations unies ont reconnu que 11 employés yéménites avaient été détenus par les Houthis dans des circonstances peu claires, alors que les rebelles intensifiaient la répression dans les zones qu'ils contrôlent.

Plusieurs dizaines d'autres employés d'agences humanitaires et d'autres organisations sont également détenus.

L'ONU a ajouté qu'elle "s'engageait activement auprès des hauts représentants" des Houthis, qui tiennent la capitale du Yémen depuis 2014.

De la fumée s'élève après les frappes aériennes menées par les Etats-Unis sur des cibles à Sanaa, 25 février 2024.
De la fumée s'élève après les frappes aériennes menées par les Etats-Unis sur des cibles à Sanaa, 25 février 2024. - Osamah Abdulrahman/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Les rebelles soutenus par l'Iran sont en guerre contre une coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui se bat au nom du gouvernement en exil du pays depuis 2015.

PUBLICITÉ

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré que "leur détention arbitraire continue est inacceptable".

"Le ciblage continu du personnel de l'ONU et de ses partenaires a un impact négatif sur notre capacité à aider des millions de personnes dans le besoin au Yémen", a-t-il averti dans un communiqué.

Les Houthis n'ont pas pris acte de la décision de l'ONU, qui intervient alors qu'ils tentent par ailleurs de désamorcer leurs attaques contre le transport maritime et Israël après l'instauration d'un cessez-le-feu à Gaza.

Des partisans houthis tiennent des affiches montrant l'ancien chef du Hamas, Ismail Haniyeh, lors d'un rassemblement anti-israélien à Sanaa, le 16 août 2024.
Des partisans houthis tiennent des affiches montrant l'ancien chef du Hamas, Ismail Haniyeh, lors d'un rassemblement anti-israélien à Sanaa, le 16 août 2024. - Osamah Abdulrahman/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Le président américain Donald Trump a quant à lui décidé de rétablir la désignation du groupe comme terroriste qu'il avait faite à la fin de son premier mandat et qui avait été révoquée par le président Joe Biden, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles tensions avec les rebelles.

PUBLICITÉ

En début de semaine, les Houthis ont déclaré qu'ils limiteraient leurs attaques contre les navires dans le couloir de la mer Rouge et ont libéré les 25 membres de l'équipage du Galaxy Leader, un navire dont ils s'étaient emparés en novembre 2023.

Toutefois, les Houthis mènent depuis un certain temps une campagne visant les personnes ayant des liens avec l'Occident.

Le groupe a diffusé à plusieurs reprises des programmes sur les chaînes de télévision qu'il contrôle, mettant en scène des personnes qu'il décrit comme travaillant avec des agences de renseignement occidentales ou avec les Israéliens.

Cette photo publiée par l'opération Aspides de l'Union européenne montre des incendies à bord du pétrolier Sounion en mer Rouge, le 25 août 2024.
Cette photo publiée par l'opération Aspides de l'Union européenne montre des incendies à bord du pétrolier Sounion en mer Rouge, le 25 août 2024. - European Union's Operation Aspides/AP

La guerre au Yémen a fait plus de 150 000 morts, combattants et civils confondus, et a provoqué l'une des pires catastrophes humanitaires au monde, tuant des dizaines de milliers d'autres personnes.

PUBLICITÉ

Les attaques des Houthis contre les navires pendant la guerre entre Israël et le Hamas ont contribué à détourner l'attention des problèmes qu'ils rencontrent dans leur pays.

Mais depuis des mois, ils subissent les pertes et les dommages causés par les frappes aériennes menées par les États-Unis contre le groupe.