XV de France : Oscar Jegou et Hugo Auradou rappelés après le non-lieu en Argentine
La fédération française de rugby avait annoncé le 13 janvier que les deux joueurs, Oscar Jegou et Hugo Auradou, étaient de nouveau « sélectionnables ».
RUGBY - Ils vont opérer un retour polémique. Un mois après le non-lieu en première instance sur les accusations de viols en Argentine qui pesaient contre eux, Hugo Auradou et Oscar Jegou vont revenir au XV de France. Ils ont été appelés ce mercredi 15 janvier par le sélectionneur en vue du Tournoi des six nations.
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Le deuxième ligne de Pau et le troisième ligne de La Rochelle, 21 ans et une sélection chacun, figurent dans la première liste de 42 joueurs qui arriveront à Marcoussis après les matches de coupes d’Europe du week-end.
La plaignante a fait appel de l’abandon des poursuites et l’examen de ce recours est prévu les 10 et 11 février, pendant le Tournoi.
Dans la foulée du non-lieu, la fédération française de rugby avait annoncé que les deux joueurs étaient de nouveau « sélectionnables ». « Aujourd’hui, il y a un non-lieu qui était évident et qui est clair. Donc à partir du moment où il y a un non-lieu, on considère qu’ils sont innocents », a déclaré lundi sur RMC Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus.
« C’est trop tôt », « pourquoi se précipiter ? »
Mais cette décision n’est pas au goût de tout le monde. Outre les nombreux messages d’internautes sur X dénonçant cette décision de Galthié, d’anciens sélectionneurs des Bleus estiment qu’il est allé un peu vite en besogne.
Interrogé par le Parisien le 14 janvier avant l’annonce de leur rappel, Jean-Paul Skrela sélectionneur du XV de France de 1996 à 1999, n’a pas caché sa réticence. « Cela me semble prématuré. Il y a encore un appel qui court. Ils ont été blanchis pour le moment mais je pense aussi à l’image du rugby. Cette histoire a beaucoup fait parler, elle est très présente encore dans les esprits. Alors pourquoi se précipiter ? », s’interroge-t-il.
Pour lui, il aurait fallu « éviter de récompenser immédiatement Hugo Auradou et Oscar Jegou ». « On devrait leur laisser le temps de se rattraper, en termes de comportement. S’ils le démontrent au fil du temps, on les reprend, sinon tant pis. Si Fabien Galthié les sélectionne, je crois que ce sera un problème. », estimait-il auprès du quotidien.
Entraîneur des Bleus de 2011 à 2015, Philippe Saint-André est sur la même longueur d’onde. « Cette décision doit être politique », a-t-il déclaré au Parisien. « À titre personnel, je trouve que c’est trop tôt. Que va-t-il se passer si l’appel est retenu le 10 février, en plein Tournoi ? On va les renvoyer le 11 ? Est-ce qu’on s’imagine ce que cela provoquerait, ce que cela renverrait comme image du rugby, alors que l’on prône désormais l’exemplarité ? », s’inquiète-t-il.
Le retour de Ntamack
Sur un plan uniquement sportif, la liste marque le retour attendu de Romain Ntamack (25 ans, 37 sélections), 17 mois après son dernier match en bleu, où il s’était fait une grave blessure à un genou. Il avait manqué le Mondial-2023 et le Tournoi-2024, puis avait de nouveau été touché, à un mollet, avant les test-matches de novembre.
L’ouvreur N.1 de l’ère Galthié retrouve sa place, même s’il doit encore monter en puissance dans le jeu. Matthieu Jalibert, son remplaçant logique à ce poste mais dépassé par l’arrière de métier Thomas Ramos lors des matches de novembre, a aussi été rappelé.
Les nombreuses blessures de cadres (Fickou, Ollivon, Wardi...) ont poussé le sélectionneur à appeler des joueurs surprises, comme le centre de Dax (Pro D2) Noah Néné, le deuxième ligne de Toulon Matthias Halagahu ou le pilier du Leinster (Irlande) Rabah Slimani.
La France affronte le pays de Galles le 31 janvier à Paris pour la première journée du Tournoi (31 janvier-15 mars).
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