XV de France: Galthié raconte son échange avec Dupont sur l'arbitrage après l'élimination en quarts
Il s’est confié à RMC pendant près d’une heure. Sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié était l’invité exceptionnel ce jeudi du Super Moscato Show. L’occasion pour Vincent Moscato et sa bande de revenir avec lui sur l’élimination des Bleus dès les quarts de finale de la dernière Coupe du monde de rugby. Questionné sur la terrible défaite face aux Boks, il n’a pas cherché à incriminer l’arbitre néo-zélandais Ben O'Keeffe, qui s’est retrouvé au cœur des critiques pour certaines de ses décisions.
"Moi je suis un éducateur"
"Il y a deux équipes et un corps arbitral au milieu. Ce n’est pas un homme, c’est un corps arbitral. Il y a une préparation en amont. Ben O'Keeffe, on le connaît, il avait arbitré le match face à l'Uruguay (lors de la Coupe du monde) et le match du VI Nations en Angleterre où on avait gagné 53-10 à Twickenham (en mars 2023). Dans un match, il y a des faits de jeu. Moi je suis un éducateur, je dois éduquer les joueurs de l'équipe de France et ceux qui sont en dessous. Le sport, sans le respect de l'arbitre, n'existera plus. Donc attention à ce que l’on va dire", a insisté le patron des Bleus.
Et d’ajouter : "On a le droit d’avoir son propre jugement. Il y a 20 millions de Français qui ont vu le match, ils connaissent le rugby. Ils savent se faire leur avis. Il y a faute ou il n’y a pas faute. Le débat n'est pas là. Dans ce match, on est entré onze fois dans la zone de conclusion, ce qui n'était pas prévu. Tactiquement, on avait bien préparé le match mais on n'a pas été capables de conclure. L'arbitrage est un fait de match."
"Le procès qu'on fait aux arbitres n'est pas juste"
Dans le Super Moscato Show, Galthié est aussi revenu sur les propos tenus par son capitaine Antoine Dupont après l’élimination. Visage fermé, ton sec, le Toulousain avait eu du mal à cacher son agacement contre Ben O'Keeffe. "Sur la dernière action, on est encore en position de récupérer une pénalité, a resitué Galthié. L’arbitre siffle. Ça s’arrête. Quatre années, tout s’arrête. Je me lève pour aller voir les joueurs. Certains sont effondrés ou KO. Antoine, après 30-35 minutes, on va en conférence de presse. L’arbitrage ? On en parle ensemble et je lui ai dit qu'il est libre de s'exprimer. Moi je n’irais pas sur ce sujet. Je comprends l'émotion."
Fidèle à sa ligne de conduite, Galthié n’a surtout pas voulu accabler le corps arbitral. "On a perdu un peu de notre potentiel dans ce rapport de force qui s'est vite tendu, dès la première décision, a-t-il appuyé. Ce qu'on a bien appris pendant quatre ans et demi, c'est qu'on accompagne l'arbitre dans ses décisions. On a poussé l'arbitre dans ses limites. Les limites sont fines entre accompagner et perdre un peu de lucidité. Dès la première action, il y a un sujet qu’on n’arrive pas à évacuer. On en a parlé à la mi-temps, ça a continué. Les Sud-Africains ont vécu la même chose contre l’Angleterre. (…) On a envoyé neuf clips à discuter. Moi je suis un éducateur. On doit continuer à avancer. On n'a pas le choix (de s'adapter à l'arbitrage). Les arbitres travaillent bien aujourd’hui. Le procès qu'on leur fait n'est pas juste."