XV de France: le chirurgien de Dupont assure que son retour à la compétition n'était pas précipité
Le professeur Frédéric Lauwers, qui a opéré le capitaine du XV de France Antoine Dupont à Toulouse après sa fracture maxillo-zygomatique pendant la Coupe du monde de rugby, affirme dans un entretien à l'AFP ce mercredi avoir "maîtrisé les risques" d'un retour rapide à la compétition.
"Dans le cas de Dupont, ça allait (pour le suivi). La pression vient de tout ce qui se passe autour, du brouhaha, du buzz", affirme le chirurgien, qui avait déjà exprimé, durant le Mondial, son agacement concernant l'agitation médiatique autour de cette blessure. "La presse l'avait déjà opéré à 16h00 alors que je l'attendais encore à l'hôpital... Il y avait des journalistes à tous les étages", se souvent-il par ailleurs.
"On n'a pas eu la pression du staff"
Sur la prise en charge rapide, dès le lendemain du choc, Frédéric Lauwers assure qu'il n'y a rien d'exceptionnel pour des sportifs de haut niveau: "Je me souviens avoir opéré un jour avant la fin de la deuxième mi-temps d'un match un joueur qui s'était fait mal lors de la première. Si on commence à tergiverser, à attendre que ça dégonfle, c'est perdu d'avance. Ce n'est pas inhérent à Dupont (...) On n'a pas eu la pression du staff".
Face à l'Afrique du Sud, le docteur était au Stade de France: "Je regardais beaucoup Antoine pour voir comment ça allait. J'en ai même discuté directement avec Fabien Galthié parce que ça m'intéressait d'avoir sa vision sur sa compétitivité, son niveau de performance... Il m'a dit que tout était normal. J'ai regardé à nouveau le match à la télévision et il prend des chocs directs, il va au plaquage sans aucune appréhension".
Le casque aurait permis d'éviter la fracture
"On a maîtrisé les risques, assure Frédéric Lauwers. On a une fracture, une fracture se consolide en six semaines, donc l'arrêt est de six semaines. On a sur la période post-opératoire différents éléments qui permettent de redresser la barre et de raccourcir les délais basiques de la consolidation. Je ne voudrais pas qu'on sorte de cette histoire-là en disant que ce qu'on a fait pour Antoine Dupont était risqué. Si on l'a mis sur le terrain, c'est parce qu'on savait que ça ne l'était pas".
Quant au port du casque de protection face aux Sud-Africains, Frédéric Lauwers estime que cet équipement aurait évité à Antoine Dupont la blessure contre la Namibie: "Si on regarde la vidéo de l'impact avec une vision professionnelle, on voit qu'il le prend très latéralement. S'il avait porté un casque sur France-Namibie, on n'aurait probablement pas eu de fracture ou autre chose. Le casque protégeait directement la partie touchée".