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Xavier Bertrand en opération séduction auprès de militants LR parfois rancuniers

Le président du conseil régional des Hauts de France et candidat à la présidentielle de 2022 Xavier Bertrand lors d'un meeting à Oyonnax, dans l'Ain, le 14 octobre 2021 - PHILIPPE DESMAZES © 2019 AFP
Le président du conseil régional des Hauts de France et candidat à la présidentielle de 2022 Xavier Bertrand lors d'un meeting à Oyonnax, dans l'Ain, le 14 octobre 2021 - PHILIPPE DESMAZES © 2019 AFP

Xavier Bertrand a espéré pouvoir s'en passer mais a dû finir par s'y résoudre. Après avoir annoncé sa candidature au congrès des LR le 4 décembre prochain, le patron des Hauts-de-France entame une tournée des fédérations. Avec un objectif: convaincre des militants, parfois très remontés par son départ du parti en 2017.

Une rancœur tenace

"Les adhérents remarquent qu'il claque la porte quand il n'est pas d'accord mais que, finalement, il se rappelle à leur bon souvenir à l'approche de la présidentielle", estimait la semaine dernière David Bellamy, historien de la droite, auprès de BFMTV.com.

Son départ soudain, après l'élection de Laurent Wauquiez, toujours très populaire, parmi les sympathisants de droite, est encore dans toutes les têtes.

"Il a été très long finalement à se décider à revenir. Je pense que beaucoup vont lui en vouloir", estime d'ailleurs un militant à notre micro lors d'une réunion publique de Xavier Bertrand à Oyonnax (Ain) ce jeudi soir. Une autre remarque qu'il n'a "toujours pas repris sa carte aux LR", contrairement à Valérie Pécresse.

"Le choix de l'union"

Dans l'entourage de l'ancien ministre du Travail, on estime toutefois que la situation a évolué.

"L'attitude des adhérents a beaucoup changé ces dernières semaines. Il y a quelques semaines, ce n'était pas aussi clair que ça qu'ils étaient prêts à voter Xavier Bertrand. Le regard sur lui a changé, je le vois bien. Nos encartés sentent bien que c'est la seule chance de gagner en 2022", estime Jérôme Bascher, sénateur de l'Oise auprès de BFMTV.com.

"Il fait le choix de l'union, c'est déjà pas mal. Après, il y a des choses discutables, qui lui sont reprochables, comme à d'autres. Il est rentré dans le rang pour ce congrès. C'est déjà bien", juge d'ailleurs un jeune sympathisant micro de BFMTV.

Des sondages pour plier le match

C'est que l'élu régional possède plusieurs atouts en mesure de convaincre la droite. "Il a été secrétaire général de l'UMP et la direction du parti ne lui est pas hostile. Et surtout, il est le candidat de droite le mieux placé dans les sondages avec 13 à 16% des intentions de vote", analyse Bruno Jeudy, éditorialiste politique.

L'ex-député fait en effet la course en tête dans les enquêtes d'opinion. Il est le candidat de la droite qui récolte les meilleurs scores au premier tour. Lundi dernier, un sondage IFOP pour Sud radio l'a même donné en mesure de se qualifier au second tour pour la première fois.

"Il fait le pari que les militants détestent plus Macron qu'ils ne lui en veuillent d'avoir quitté les LR et qu'ils veulent vraiment gagner après deux présidentielles perdues", analyse pour BFMTV.com Roger Karoutchi, ancien secrétaire d'État au Parlement et soutien de Valérie Pécresse.

Conscient de son handicap, Xavier Bertrand est prêt à se rendre dans deux fédérations par jour pour convaincre. Il lui reste 50 jours.

Article original publié sur BFMTV.com