Woody Allen : "Je n’ai jamais réalisé de grand film"

Boycotté par les distributeurs aux Etats-Unis en raison d'accusations d'abus sexuels, Woody Allen revient avec Un Jour de Pluie à New York, un week-end dans la vie de deux étudiants, Gatsby et Ashleigh, qui ne partagent pas les mêmes ambitions. Cette comédie permet à l’auteur d’effectuer un travail d’introspection à l’écran en se projetant dans ses personnages, en évoquant ses passions, en réglant ses comptes avec les tabloïds. Une chronique douce-amère qui manque parfois de rythme mais qui permet un autoportrait lucide et mélancolique.

Que partagez-vous avec votre héros, Gatsby?
Voilà un rôle que j’aurais volontiers joué si j’avais été plus jeune! Je me sens très proche de lui. Je n’aimais pas beaucoup l’école, d’ailleurs on me mettait régulièrement à la porte. Etudiant, je rêvais de devenir joueur professionnel de poker. J’adorais traîner dans les vieux piano-bars où on jouait les standards de Cole Porter, des endroits enfumés et magnétiques. J’écoutais du jazz quand tous les autres garçons de mon âge préféraient la musique populaire à la radio ou à la télévision. Et j’ai toujours éprouvé un sentiment de nostalgie à l’égard de New York, j’aurais voulu y vivre avant ma naissance dans les années 1930. Le matin, quand je me réveille, je regarde par la fenêtre pour voir le temps qu’il fait. Je n’apprécie pas particulièrement le soleil, il m’éblouit et me brûle. Par contre, si le ciel est gris, si j’aperçois des flaques d’eau sur le trottoir et des passants avec un parapluie, ...


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