Woodkid dénonce l'utilisation d'un de ses titres dans un clip de campagne de Donald Trump
Le musicien français réclame à Universal d'intervenir pour empêcher l'utilisation de Run Boy Run, son "hymne LGBT+", par le candidat républicain à la présidence américaine.
Le musicien français Woodkid a dénoncé mercredi l'utilisation à son insu de son titre Run Boy Run, qu'il qualifie d'"hymne LGBT+", dans un clip de campagne de Donald Trump. Il a également appelé sa maison de disques Universal Music France à "réagir".
Ce montage, que le candidat républicain à la présidentielle américaine a de nouveau publié lundi sur son réseau social Truthsocial, compile pendant près de deux minutes des images de l'ancien président américain, de militaires ou encore de manifestants anti-vaccins, agrémentées de slogans comme "America first", le tout sur le titre aux sonorités martiales de Woodkid, sorti en 2012.
Le groupe Universal apostrophé
Avec des paroles signifiant notamment "Cours, mon garçon, cours", "Ce monde n'est pas fait pour toi" et "ils essaient de t'attraper", "Run Boy Run est un hymne LGBT+ écrit par moi-même, un musicien LGBT+ et fier de l'être", a souligné l'auteur-compositeur-interprète, Yoann Lemoine de son vrai nom, sur X.
"Quelle ironie!", a-t-il ajouté, alors que des mesures comme l'interdiction aux personnes transgenres de servir dans l'armée ou la fin de l'octroi de visa américain aux partenaires de diplomates étrangers homosexuels non mariés ont été mises en place durant le mandat de Donald Trump.
"S'il vous plait réagissez et ne soyez pas complices" a lancé l'artiste à destination d'Universal Music France.
En décembre, Woodkid avait déjà désapprouvé "sur un plan humain et politique" l'association de sa musique au clip de Donald Trump.
Un autre précédent
Ce n'était pas la première fois qu'il dénonçait ce type de faits. En 2021, il avait promis sur Twitter des "poursuites" à l'encontre de Génération Zemmour, mouvement de jeunes soutiens à Éric Zemmour, alors candidat d'extrême-droite à la présidentielle en France, après une "vidéo de propagande utilisant, de manière totalement illicite", sa musique.
En 2016, il s'était aussi élevé sur le même réseau contre la diffusion de sa production lors d'une manifestation d'opposants au mariage homosexuel en France. "C'est le côté Moyen-Âge de ma musique qui a dû leur plaire", avait-il lancé.