"Tout winner doit d'abord être un loser": Nicolas Sarkozy tance le parcours d'Emmanuel Macron

La fin de l'histoire d'amour entre Nicolas Sarkozy et l'actuel locataire de l'Élysée se révèle-t-elle au grand jour? En pleine promotion de son dernier ouvrage qui retrace ses années à l'Élysée de 2009 à 2011, l'ex président s'est en pris à Emmanuel Macron.

"Tout chasseur devrait d'abord avoir été gibier avant de chasser. Tout winner doit d'abord être un loser. On ne peut pas comprendre un pays si on n'a pas le corps recouvert de cicatrices", a lancé le sexagénaire sur Europe 1 ce mardi, interpellé sur le parcours de l'actuel président par une auditrice.

Vives critiques sur le soutien de Macron à l'Ukraine

De quoi laisser entendre que le parcours d'Emmanuel Macron, élu plus jeune président de la République à seulement 39 ans, sans n'avoir jamais détenu le moindre mandat, n'est pas le plus adapté à la charge présidentielle.

L'actuel chef de l'État a de son côté toujours assumé son profil, assurant que devenir député s'inscrivait dans "un cursus honorum d'un autre temps".

Longtemps proche de son prédécesseur jusqu'à espérer un accord entre Les Républicains et la macronie pendant la dernière campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a pris ses distances avec lui ces derniers jours.

L'ex chef de l'État a ainsi été très sévère avec le choix de l'Élysée d'armer l'Ukraine dans son conflit avec la Russie. La France a tort de livrer "des armes à flux continu à l’un des belligérants", écrit Nicolas Sarkozy dans Le temps des combats, appelant à "renouveler le dialogue avec Vladimir Poutine".

"Si c'était à refaire, je voterais encore pour lui"

"C’est le devoir du président français de conserver ouverte la voie du dialogue avec la Russie", insiste encore le président dans son nouvel opus. "La voie de la diplomatie et de la discussion n’a pas été utilisée jusqu’au bout", a encore asséné l'ancien président sur TF1 le 23 août dernier.

Preuve que ces propos ont mis l'Élysée dans l'embarras: Emmanuel Macron a réagi lors d'un sommet de la "Plateforme Crimée", un événement annuel voulu par le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour rappeler la souveraineté ukrainienne sur la péninsule.

Nicolas Sarkozy, qui avait appelé à voter pour Emmanuel Macron en 2017 comme en 2022 , ne lui enlève cependant pas son soutien.

"Raymond Aron a dit que la politique, c'est le choix entre le préférable et le détestable. Moi j'ai choisi, j'ai assumé et si c'était à refaire, je voterais encore Emmanuel Macron. Je ne voulais ni de Marine Le Pen ni de Jean-Luc Mélenchon", avance encore l'ex patron de la droite sur Europe 1.

"Au pouvoir, on s'enferme"

Pas question cependant de plaider pour le retour au septennat comme le propose une partie de la droite, à l'instar de Gérard Larcher, ou encore d'espérer la fin de la limitation à deux mandats présidentiels successifs.

"Le pouvoir, c'est dangeux, on s'y habitue, c'est une droguen dure (...). On s'enferme, on n'écoute plus, on décolle du sol. Il faut qu'il y ait un terme (à l'exercice du pouvoir). La démocratie, c'est mettre un terme aux bonnes choses", avance encore Nicolas Sarkozy.

Son nouveau livre s'est vendu à 18.500 exemplaires en une semaine. Si les ventes sont légèrement inférieures à ses précédents ouvrages, elles sont cependant supérieures à celles de son successeur François Hollande.

Article original publié sur BFMTV.com