Publicité

Willem de Kooning, Chaïm Soutine : confrontation inattendue au musée de l'Orangerie

"Une femme m'a raconté une merveilleuse anecdote à son propos. Chez lui, tout était crasseux et négligé, une véritable infection à cause de la saleté. Par exemple, il gardait une carcasse de volaille pour la peindre. Par contre, ses pinceaux étaient aussi propres que des instruments de chirurgie." Willem de Kooning (1904-1997) ne tarissait pas d'éloges sur Chaïm Soutine (1893-1943), qu'il admirait follement. Le musée de l'Orangerie organise une des confrontations les plus inattendues de l'histoire de sa programmation entre ces icônes de l'expressionnisme du XXe siècle : le maître néerlandais naturalisé américain et son aîné russe, qui ont progressivement tous les deux tendu vers l'abstraction.

Deux mondes opposés

Un parti pris audacieux, car la parenté n'apparaît pas de manière aussi flagrante que lors du face-à-face exceptionnel entre René Magritte et Auguste Renoir au printemps dernier. Pourtant, le premier n'a cessé de regarder le second, comme en témoigne un parcours aéré d'une quarantaine d'œuvres sélectionnées avec soin, essentiellement des grands formats. "Il faut les laisser respirer sinon elles nous écrasent parce qu'elles sont très chargées", note Claire Bernardi, conservatrice en chef au musée d'Orsay.

"

Soutine a un destin plus triste

"

Son objectif? Proposer une relecture du travail de Soutine par son héritier spirituel, malgré le fait qu'ils ne se sont jamais rencontrés, qu'ils n'ont pas échangé ni entretenu de correspondance. Alors que seulement onze ans les ...


Lire la suite sur LeJDD