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WikiLeaks: Julian Assange espionné à l'ambassade d'Equateur à Londres

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange est la cible d'une vaste opération d'espionnage à l'intérieur même de l'ambassade d'Equateur à Londres où il s'est réfugié en 2012, a déclaré mercredi Kristinn Hrafnsson (au centre), rédacteur en chef de WikiLeaks. /Photo prise le 10 avril 2019/REUTERS/Henry Nicholls

LONDRES (Reuters) - Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange est la cible d'une vaste opération d'espionnage à l'intérieur même de l'ambassade d'Equateur à Londres où il s'est réfugié en 2012, a déclaré mercredi Kristinn Hrafnsson, rédacteur en chef de WikiLeaks.

"WikiLeaks a découvert une vaste opération d'espionnage visant Julian Assange au sein de l'ambassade d'Equateur", a-t-il dit, ajoutant que "l'expulsion" d'Assange de l'enceinte diplomatique pouvait intervenir d'un moment à l'autre.

"Nous savons qu'il a été demandé à l'ambassade de remettre la liste des visiteurs et les enregistrements vidéo des caméras de surveillance", a-t-il expliqué.

Selon lui, il est probable que les informations recueillies sur Julian Assange ont été remises aux autorités américaines.

Les relations entre les autorités équatoriennes et Julian Assange se sont tendues depuis que ce dernier a été accusé d'avoir fait fuiter des informations sur la vie privée du président équatorien Lenin Moreno, violant ainsi, selon Quito, les conditions de son droit d'asile.

Le lanceur d'alerte australien, qui a obtenu la nationalité équatorienne, s'est réfugié il y a bientôt sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres de crainte d'être expulsé en Suède où il était accusé de viol, avec le risque d'être ensuite extradé aux Etats-Unis où son organisation fait l'objet d'une enquête de la justice fédérale.

L'Equateur était alors sous la présidence de Rafael Correa.

Lenin Moreno, élu à la présidence équatorienne en 2017, a dit en juillet dernier n'avoir jamais soutenu les activités de WikiLeaks.

Les autorités de Quito ont informé la semaine dernière le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit au respect de la vie privée que WikiLeaks pourrait être mis en cause dans la diffusion sur les réseaux sociaux de communications et de photographies de Lenin Moreno et de sa famille.

Julian Assange accuse l'Equateur de vouloir lui retirer son droit d'asile en l'impliquant personnellement, ainsi que le site WikiLeaks, dans la circulation d'accusations de corruption contre Moreno et ses proches, partagées sur les réseaux sociaux.

L'avocat d'Assange en Equateur, Carlos Poveda, a demandé aux autorités équatoriennes de clarifier leur position.

Le parquet fédéral américain a obtenu en novembre dernier un acte d'inculpation scellé contre Julian Assange en raison de la publication par WikiLeaks de dizaines de milliers de documents diplomatiques et militaires américains.

(Andrew MacAskill et Kate Holton; Guy Kerivel pour le service français)