« Wicked », le prequel survitaminé du « Magicien d’Oz », ne fait pas de fausses notes

Cynthia Erivo et Ariana Grande incarnent Elphaba et Glinda dans « Wicked »
Universal Pictures Cynthia Erivo et Ariana Grande incarnent Elphaba et Glinda dans « Wicked »

CINÉMA - Pas besoin de claquer des talons trois fois avec des souliers rouges pour retourner à Oz. La première partie de Wicked sort ce mercredi 4 décembre dans les salles obscures. Un film adapté de la comédie musicale du même nom, jouée sans interruption depuis plus de vingt ans dans le monde entier. Ariana Grande, Cynthia Erivo et Jonathan Bailey se donnent la réplique dans un long-métrage qui parvient, malgré son très lourd héritage, à nous embarquer totalement.

Wicked est tiré du roman éponyme de Gregory Maguire, paru en 1996. Le livre – tout comme la comédie musicale et le film de Jon M. Chu – retracent le destin d’Elphaba et Galinda, deux jeunes femmes, devenues dans Le Magicien d’Oz la méchante sorcière de l’Ouest et la bonne sorcière du Sud. Des personnages entrés dans la pop culture depuis le film de 1939 avec Judy Garland, tiré du roman original de Lyman Frank Baum, paru en 1900.

Dans le merveilleux monde d’Oz, le magicien n’a aucun pouvoir et n’est pas si bienveillant. Ça, on le savait déjà. Ce qu’on ne savait pas, en revanche, c’est qu’à la base, la méchante sorcière de l’Ouest n’était pas méchante. Véritable « origin story », Wicked emmène les spectateurs à l’université de Shiz, où Galinda et Elphaba vont se rencontrer. Se détester d’abord, puis se comprendre et enfin se lier. Le tout en chanson.

Les chansons de Wicked

Premier élément réellement jouissif de ce film : la musique et les scènes dansées. Ceux qui n’ont jamais vu la comédie musicale vont découvrir des chansons variées : tantôt entraînantes, tantôt mélancoliques, offrant aux interprètes de quoi montrer toute leur tessiture. Avec un petit coup de cœur pour What is this Feeling, Popular, et Dancing Through Life du prince Fiyero, dans laquelle l’acteur de La Chronique de BridgertonJonathan Bailey prouve qu’il a (presque) autant de coffre (et un meilleur déhanché) que les deux héroïnes.

Jonathan Bailey joue le prince Fiyero dans « Wicked »
Universal Pictures Jonathan Bailey joue le prince Fiyero dans « Wicked »

Avec ses chansons, Wicked ne vient en rien salir ou dénaturer le souvenir rassurant qu’on garde du Magicien d’Oz. Et c’est quelqu’un qui connaît par cœur Over The Rainbow, Follow the Yellow Brick Road et If I Were King of the Forest qui vous le dit. Mais si Wicked nous a séduits, c’est aussi car il est parvenu à nous transporter en nous faisant oublier, l’espace de 2h40 tout de même, que nous étions dans une salle de cinéma.

S’évader à Oz

Les personnages découvrent l’université de Shiz, ses tours spectaculaires et ses chambres médiévales, la boîte de nuit OzDust Ball ou encore la forêt énchantée. Ils explorent également beaucoup plus en détail les recoins de La Cité d’Emeraude, après un voyage à bord du fantastique train menant à la capitale. Des décors sublimes, construits de toutes pièces ou pour certains en images de synthèse, rehaussés de couleurs détonantes.

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Les héros font aussi des rencontres surprenantes. Impossible de ne pas s’attacher au docteur Dillamond, ce prof bouc doué de parole auquel Peter Dinklage prête sa voix grave. Impossible de ne pas se réjouir que le magicien mégalomane soit incarné par Jeff Goldblum.

Enfin, Wicked parvient à emmener les spectateurs dans une très large palette d’émotions. On rit notamment beaucoup, grâce au talent comique d’Ariana Grande, parfaite Glinda, et de Jonathan Bailey.

Certains trouveront sans doute ce film trop sucré, trop coloré, trop « tout ». Ils n’iront probablement pas voir la deuxième partie. Mais nous oui. Car ce premier voleta tous les ingrédients d’un bon film « doudou ». Un long-métrage familial, réconfortant à souhait, de ceux qu’on aime revoir à la période des fêtes sous un bon plaid. Rose ou vert, à vous de voir.

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