Un consortium avec WD offre 14 milliards d'euros pour les puces de Toshiba

TOKYO (Reuters) - Un consortium incluant Western Digital (WD) propose 1.900 milliards de yens (14,7 milliards d'euros) pour la division de semi-conducteurs de Toshiba que le conglomérat japonais cherche à céder afin de couvrir ses pertes liées à Westinghouse, sa filiale nucléaire américaine en dépôt de bilan, a-t-on appris jeudi de plusieurs sources proches du dossier.

Le groupe américain, qui exploite conjointement avec Toshiba sa principale usine de fabrication de puces au Japon, propose notamment 150 milliards de yens via des obligations convertibles et ne réclame aucun droit de vote, ajoute-t-on de mêmes sources.

Le consortium comprend également la société d'investissement KKR, le fonds adossé à l'Etat japonais Innovation Network Corp of Japan (INCJ) et la Development Bank of Japan (DBJ). Chacun de ces membres va proposer 300 milliards de yens à Toshiba, précise-t-on.

Dans le cadre de cette offre, les créanciers de Toshiba, Sumitomo Mitsui Banking et Mizuho Bank vont aussi octroyer au groupe japonais un prêt supplémentaire de 700 milliards de yens.

D'autres sociétés japonaises vont investir environ 50 milliards de yens afin de s'assurer que les entreprises nationales détiennent une participation totale de 60% au capital, selon les sources, qui ajoutent que Toshiba conservera une participation de 100 milliards de yens dans cette division.

Toshiba n'a pas souhaité s'exprimer sur les négociations en cours. Western Digital de son côté n'était pas disponible dans l'immédiat et KKR s'est lui aussi abstenu de tout commentaire.

Mercredi, plusieurs sources ont rapporté que Toshiba privilégiait désormais des discussions avec Western Digital, le consortium formé par Bain Capital ayant perdu son statut d'acquéreur privilégié à la fin du mois de juillet.

Reuters avait rapporté auparavant que le consortium formé par WD proposait une offre d'environ 2.000 milliards de yens pour la division de Toshiba mais on ignorait alors la contribution de chacun de ses membres.

Toshiba veut boucler la cession de sa division avant la fin mars 2018 et la clôture de son exercice fiscal afin d'éviter de présenter une situation nette négative pour la deuxième année consécutive, qui l'obligerait à se retirer de la cote à la Bourse de Tokyo. Les autorisations réglementaires pouvant prendre jusqu'à six mois, Toshiba souhaite donc parvenir à un protocole d'accord d'ici la fin août.

(Taro Fuse, Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)