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Wauquiez et Pécresse s'affrontent à propos de Viktor Orban

PARIS (Reuters) - Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse se sont vivement affrontés mardi soir sur la position des Républicains vis-à-vis du Premier ministre hongrois Viktor Orban, le président de LR accusant la chef de file de "Libres!" de "fragiliser sa famille" alors qu'elle exigeait une clarification de la ligne du parti.

Lors d'une réunion du bureau politique, la présidente du conseil régional d'Ile-de-France, qui plaide pour une ligne pro-européenne et modérée au sein de LR, a demandé "que les Républicains condamnent sans réserve le démantèlement de l’Etat de droit en Hongrie engagé par Monsieur Orban", selon un communiqué de "Libres!".

"Le recul de la liberté de la presse, des libertés universitaires, de l’indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs, ne sont pas compatibles avec les valeurs européennes", a-t-elle souligné.

"Les Républicains doivent redire clairement, comme à l’article 3 de leurs statuts qu’ils s’engagent 'pour la construction d’une Europe libre et démocratique et pour le progrès de la démocratie dans le monde'", a-t-elle ajouté.

La réplique de Laurent Wauquiez, qui s'adressait également à Maël de Calan, très critique envers le dirigeant de LR, a été vive : "Vous semez le trouble, vous fragilisez votre famille politique".

"Le sujet n'est pas Orban. Le sujet c'est l'Europe. Nous avons pris un engagement pro-européen, nous avons été très clairs", a-t-il dit, selon des propos rapportés par son entourage.

"C'est notre base de travail. Il y a une voie pour une droite européenne mais qui considère qu'il faut mettre fin au laxisme migratoire par exemple. Le débat est derrière nous", a-t-il ajouté.

Affirmant son souci de "ne pas diviser d'Europe", Laurent Wauquiez défend une approche prudente avec le Premier ministre hongrois, dont il salue la fermeté sur la crise migratoire, expliquant parler "aussi bien à Angela Merkel qu'à Viktor Orban".

Les Républicains, membre du Parti populaire européen (PPE) comme Orban, ont révélé au grand jour leurs divergences sur le sujet lors du vote au Parlement européen actant la menace "systémique" que représente la Hongrie pour les valeurs de l'UE.

Trois eurodéputés LR ont voté contre le déclenchement de l'article 7 et six se sont abstenus.

Valérie Pécresse avait jugé ces décisions injustifiables, s'inquiétant d'un mouvement au sein de LR en faveur d'une fusion entre la droite et l'extrême droite.

Elle a appelé mardi soir "le bureau politique à réaffirmer la non porosité entre les Républicains et l’extrême droite et demandé à ce que les 'fusionistes' soient déclarés immédiatement démissionnaires du parti."

(Sophie Louet et Simon Carraud)