Publicité

Washington s'inquiète de la présence de l'Etat islamique en Libye

Combattants de l'organisation Aube de la Libye, une milice islamiste mais non djihadiste qui lutte contre l'Etat islamique (EI), près de Syrte. /Photo prise le 19 mars 2015/REUTERS/Goran Tomasevic

WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis sont préoccupés par l'influence croissante de l'Etat islamique (EI) en Libye, qui a profité de la désintégration de l'autorité centrale pour prendre pied dans le pays, notamment dans les villes de Derna et Syrte. Depuis la fin janvier, l'Etat islamique a revendiqué une série d'attentats en Libye, souligne un rapport du Bureau de la sécurité diplomatique du département d'Etat. Il cite notamment l'attaque fin janvier contre le Corinthia, un hôtel de luxe de Tripoli, qui a fait neuf morts, dont cinq étrangers, et celle contre le site pétrolier de Mabrouk au sud de Syrte début février, qui a coûté la vie à 12 personnes. Les djihadistes ont également mis en ligne à la mi-février des photos de la décapitation de 21 coptes (chrétiens) égyptiens sur une plage libyenne. Le document du département d'Etat, qui a été révélé par le site en ligne Washington Free Beacon, estime que le nombre de combattants de l'EI en Libye est compris entre 1.000 et 3.000. Environ 800 d'entre eux sont basés dans la région de Derna. Parmi ceux-ci, 300 ont auparavant combattu en Syrie ou en Irak. Selon des responsables américains, la Libye, en raison de sa situation géographique, est devenue un tremplin pour les candidats au djihad d'Afrique du Nord qui veulent entrer en contact avec l'EI. De là, ils sont susceptibles de se rendre en Syrie pour aller combattre sur la ligne de front. Selon le rapport du département d'Etat, l'EI n'a pas réussi à s'emparer de territoires conséquents en Libye. Les Etats-Unis estiment encourageante la décision d'Aube de la Libye, un organisation islamiste mais non djihadiste, basée dans la ville de Misrata, d'organiser une contre-attaque contre les forces de l'EI. Cette milice, qui a pris Tripoli en août dernier, épaule le gouvernement non reconnu par la communauté internationale qui s'est installé dans la capitale. Le gouvernement officiel d'Abdallah al Thinni s'est réfugié dans l'est du pays. (Mark Hosenball, Danielle Rouquié pour le service français)