Washington "alarmé" par la fréquence des attaques des Houthis contre l'Arabie saoudite

WASHINGTON "ALARMÉ" PAR LA FRÉQUENCE DES ATTAQUES DES HOUTHIS CONTRE L'ARABIE SAOUDITE

DUBAI (Reuters) - Les Etats-Unis sont alarmés par la fréquence des attaques des rebelles houthis du Yémen contre l'Arabie saoudite, a déclaré lundi la Maison blanche au lendemain de nouveaux tirs de drones et de missiles en territoire saoudien revendiqués par les insurgés soutenus par l'Iran.

Déjà dans la journée, l'ambassade des Etats-Unis à Ryad avait assuré l'Arabie saoudite du soutien américain en matière de défense et de sécurité.

"Nous continuons à être alarmés par la fréquence des attaques houthies contre l'Arabie saoudite. Une telle escalade n'est pas compatible avec un groupe sérieusement déterminé à faire la paix", a déclaré Jen Psaki.

L'Arabie saoudite, a-t-elle ajouté, est confrontée à une authentique menace sécuritaire en provenance du Yémen et d'autres dans la région. "Nous allons chercher des moyens de mieux aider l'Arabie saoudite à défendre son territoire face à ces menaces", a encore déclaré Jen Psaki lors d'un point de presse à Washington.

Pour la voix de son porte-parole, le Département d'Etat a indiqué que les Houthis devaient montrer leur volonté de s'engager dans un processus politique pour parvenir à la paix dans le pays.

"Des attaques comme celles-ci ne sont pas les actions d'un groupe qui est sérieusement engagé pour la paix", a déclaré Ned Price, qui a jugé ces attaques "inacceptables".

Aucune victime ni aucun dégât ne sont à déplorer après les attaques qui ont visé dimanche un parc de réservoirs de pétrole à Ras Tanoura, l'un des plus grands ports pétroliers au monde, et un complexe résidentiel à Dharhan appartenant au géant pétrolier saoudien Saudi Aramco, ont déclaré les autorités saoudiennes.

Ces actions, qui ont fait monter les cours du Brent jusqu'à plus de 70 dollars le baril, leur plus haut niveau depuis janvier 2020, surviennent à un moment de tension dans les relations entre l'Arabie saoudite et la nouvelle administration américaine dirigée par Joe Biden.

Le président des Etats-Unis a fait récemment publier un rapport de la CIA mettant en cause le prince héritier Mohamed ben Salmane dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Washington reproche aussi à Ryad la coûteuse guerre menée au Yémen.

Dans un message en arabe publiée sur son compte Twitter, l'ambassade des Etats-Unis en Arabie a condamné "les attaques odieuses des Houthis contre des infrastructures civiles vitales qui démontrent leur manque de respect pour la vie humaine et leur mépris des efforts de paix".

"Les Etats-Unis se tiennent aux côtés de l'Arabie saoudite et de son peuple. Notre engagement à défendre le royaume et sa sécurité reste ferme", a ajouté l'ambassade.

Les Houthis combattent depuis six ans au Yémen une coalition de pétromonarchies du Golfe sous commandement saoudien. Beaucoup y voient une guerre par procuration entre les deux grands rivaux régionaux, Iran et Arabie saoudite.

Après les attaques de dimanche, le porte-parole du ministère de la Défense saoudien, le colonel Tourki al Malki, parlant au nom de la coalition, a accusé Téhéran de fournir des missiles et des drones aux Houthis. Les rebelles chiites et l'Iran ont déjà rejeté de telles accusations.

Le mouvement Houthi a dit avoir utilisé dimanche 14 drones et huit missiles balistiques et visé également des cibles militaires à Dammam, Asir et Djazan.

La coalition dit avoir intercepté et détruit 12 drones et deux missiles balistiques.

(Rédaction du Golfe, Ellen Francis et Maher Chmaytelli à Dubaï, Patricia Zengerle à Washington; version française Jean-Stéphane Brosse et Matthieu Protard)