Israël salue la position de Washington sur les colonies

Une colonie à Bet El en Cisjordanie occupée. Le gouvernement israélien s'est félicité vendredi du communiqué diffusé la veille par la Maison blanche, le considèrant comme un feu vert au développement des colonies juives de Cisjordanie, à condition qu'elles restent dans leurs limites actuelles. /Photo prise le 30 janvier 2017/REUTERS/Ronen Zvulun

JERUSALEM (Reuters) - Le gouvernement israélien s'est félicité vendredi du communiqué diffusé la veille par la Maison blanche, le considèrant comme un feu vert au développement des colonies juives de Cisjordanie, à condition qu'elles restent dans leurs limites actuelles. Dans son premier communiqué sur le sujet, l'administration Trump indique que sa position n'est pas encore arrêtée, mais elle admet que la poursuite de la colonisation risque de nuire au processus de paix israélo-palestinien. "Si nous ne pensons pas que l'existence des colonies soit un obstacle à la paix, la construction de nouvelles colonies ou l'expansion des colonies existantes au-delà de leurs limites actuelles pourraient ne pas contribuer à la réalisation de cet objectif", écrit la présidence des Etats-Unis. A première vue, elle semble ainsi adresser une mise en garde au gouvernement de Benjamin Netanyahu, qui a annoncé la mise en chantier de 6.000 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie depuis l'investiture de Donald Trump, le 20 janvier. A y regarder de plus près, la formulation marque pourtant une nette inflexion de la position de Washington par rapport aux présidences de Barack Obama et de George W. Bush, dans la mesure où l'administration américaine juge désormais que les colonies et leur développement dans les limites actuelles ne sont pas des obstacles à la paix. "Netanyahu va être content", résume un diplomate israélien joint par texto. Pour lui, le Premier ministre isrélien a "pratiquement carte blanche pour bâtir autant qu'il le souhaite dans les colonies existantes à condition de ne pas étendre leur surface". Tzipi Hotovely, vice-ministre des Affaires étrangères et issue comme Benjamin Netanyahu du Likoud, interprète le communiqué de la même façon. "L'opinion de la Maison blanche est aussi que les colonies ne sont pas un obstacle à la paix et, de fait, elles ne l'ont jamais été", s'est-elle félicitée. "Par conséquent, la conclusion est que les nouvelles constructions ne sont pas un problème." L'Autorité palestinienne n'a pas réagi au communiqué de la présidence américaine. Benjamin Netanyahu, qui est attendu le 15 février à la Maison blanche, a eu un entretien téléphonique jeudi avec le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson. Outre la construction de 6.000 nouveaux logements, son gouvernement a donné son feu vert mercredi à la création d'une nouvelle implantation pour reloger les colons évacués de celle de la colonie sauvage d'Amona, conformément à un arrêt de la Cour suprême. (Luke Baker, avec Ori Lewis, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)