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Washington prévient Assad du "prix fort" à payer en cas d'attaque chimique

Le porte-parole de la Maison blanche Sean Spicer. La Maison blanche a prévenu lundi le président syrien Bachar al Assad du "prix fort" que paierait son armée en cas de nouvelle attaque chimique, et fait état de possible préparatifs en ce sens en Syrie. /Photo prise le 26 juin 2017/REUTERS/Kevin Lamarque

WASHINGTON (Reuters) - La Maison blanche a prévenu lundi le président syrien Bachar al Assad du "prix fort" que paierait son armée en cas de nouvelle attaque chimique, et fait état de possible préparatifs en ce sens en Syrie. Dans un communiqué publié lundi soir, la Maison blanche indique avoir identifié de potentiels préparatifs, similaires à ceux entrepris avant l'attaque de Khan Cheikhoune qui a fait près de 90 morts le 4 avril dernier. "Les Etats-Unis ont identifié de potentielles préparations en vue d'une autre attaque à l'arme chimique du régime d'Assad, qui donnerait probablement lieu à un meurtre de masse de civils, et notamment d'enfants innocents", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche Sean Spicer. "Si (...) M. Assad mène une autre attaque de masse utilisant des armes chimiques, lui et son armée paieront le prix fort", a-t-il ajouté. La Maison blanche n'a pas précisé quelles informations lui avaient permis de faire état d'une possible attaque. Mardi, le Kremlin, grand allié du régime de Damas, a estimé que les avertissements de la Maison blanche contre Bachar al Assad et son armée étaient "inacceptables". "Je ne suis pas au courant de quelque renseignement faisant état de la possibilité d'un usage d'armes chimiques", a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Nous estimons que de telles menaces lancées aux dirigeants légitimes de la République arabe syrienne sont inacceptables", a ajouté Peskov. Après Khan Cheikhoune, Donald Trump avait ordonné en représailles des frappes de missiles contre une base aérienne syrienne présentée comme le point de départ de l'attaque au gaz sarin. Cette frappe américaine, la première menée intentionnellement contre des forces pro-gouvernementales syriennes depuis le début du conflit en 2011, avait accru le risque de confrontation entre les Etats-Unis et la Russie et l'Iran, principaux alliés de Damas. ACTIVITÉ ANORMALE Des responsables américains avaient défendu à l'époque une intervention "ponctuelle" destinée à prévenir de futures attaques à l'arme chimique, et ne signalant pas d'expansion du rôle de Washington dans le conflit syrien. Depuis, les Etats-Unis ont participé à une série d'opérations contre les forces du régime et des milices alliées soutenues par l'Iran, pour la plupart présentées comme des mesures d'auto-défense. L'émissaire des Nations unies Nikki Haley a déclaré lundi sur Twitter: "Toute nouvelle attaque commise sur le peuple syrien sera attribuée à Assad, mais aussi à la Russie et à l'Iran qui soutiennent le massacre de son propre peuple." Depuis avril, Washington a multiplié les frappes sur des milices chiites soutenues par l'Iran et a abattu un drone qui menaçait les force de la coalition ainsi que, plus récemment, un avion de l'armée de l'air syrienne, au sud de Rakka. Selon un responsable américain proche du dossier, les services de renseignement américain ont identifié plusieurs sites suspectés d'être utilisés par le régime pour cacher des armes chimiques. La mise en garde de la Maison blanche se fonde sur des rapports décrivant une activité anormale, a-t-il dit. Ces informations ne sont pas considérées comme probantes, mais l'administration Trump a décidé de publier un avertissement public dans une optique de dissuasion, a-t-il ajouté. (Eric Beech, avec Michelle Nichols, Julie Carriat et Eric Faye pour le service français)