Publicité

Washington pourrait continuer d'armer les Kurdes après Rakka

Les Etats-Unis pourraient continuer de fournir une assistance militaire aux miliciens kurdes des YPG même après la chute de Rakka, bastion du groupe Etat islamique qu'ils encerclent actuellement, a déclaré mardi le chef du Pentagone, Jim Mattis (photo). /Photo prise le 13 juin 2017/REUTERS/Aaron P. Bernstein

MUNICH (Reuters) - Les Etats-Unis pourraient continuer de fournir une assistance militaire aux miliciens kurdes des YPG même après la chute de Rakka, bastion du groupe Etat islamique qu'ils encerclent actuellement, a déclaré mardi le chef du Pentagone, Jim Mattis. La Turquie estime que les milices YPG sont une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), formation considérée comme terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et qui est en lutte depuis trente ans contre le pouvoir central turc. Le gouvernement turc dit avoir obtenu l'assurance ce mois-ci que les armes fournies par les Américains aux miliciens kurdes des Unités de protection du peuple leur seraient reprises une fois les djihadistes de Daech vaincus à Rakka. Dans son premier commentaire public sur ce sujet, Jim Mattis n'a pas contesté cette version mais s'est contenté de dire : "Nous ferons ce que nous pourrons". Mais, dans un échange avec des journalistes à bord de l'avion le conduisant en Allemagne, il a souligné que les YPG étaient déjà relativement bien armés avant que Washington ne leur fournisse le mois dernier des armes plus perfectionnées. Et, a fait valoir le secrétaire américain à la Défense, la lutte contre l'EI ne s'arrêtera pas à la reprise de Rakka. A la question donc de savoir si les YPG se retouveront en matière d'armement au niveau "pre-Rakka" une fois la ville reprise aux djihadistes, il a répondu : "On verra. Cela dépendra de ce que sera la prochaine mission. Je veux dire, la lutte ne va pas s'arrêter parce ce sera fini à Rakka". Les miliciens des YPG représentent la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui mènent actuellement l'offensive contre l'EI à Rakka. Les Etats-Unis sont parvenus à la conclusion que les FDS sont la seule force sur laquelle ils peuvent s'appuyer pour lutter sur le terrain syrien contre les djihadistes. Ils ont donc annoncé après l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, en janvier, une accélération quantitative et qualitative des livraisons d'armes aux miliciens kurdes. Jim Mattis a prévu de rencontrer son homologue turc, Fikri Isik, jeudi à Bruxelles. (Phil Stewart, Gilles Trequesser pour le service français)