Washington hausse le ton contre les "villes sanctuaires"

Le département de la Justice américain a haussé le ton vendredi contre les "villes sanctuaires", comme la ville de Chicago (photo), menaçant ces métropoles protégeant les immigrants en situation irrégulière de supprimer leurs financements fédéraux. /Photo d'archives/REUTERS/Jim Young

WASHINGTON (Reuters) - Le département de la Justice américain a haussé le ton vendredi contre les "villes sanctuaires", menaçant ces métropoles protégeant les immigrants en situation irrégulière de supprimer leurs financements fédéraux. Donald Trump a promis de mettre fin aux financements des gouvernements locaux ne coopérant pas avec les agents de l'immigration fédéraux, en estimant qu'ils mettaient en danger les Américains en protégeant d'éventuels criminels. L'Etat de Californie et huit villes américaines sont visés par la justice, qui les enjoint d'apporter la preuve qu'ils ne contreviennent à aucune loi fédérale. Les "villes sanctuaires" offrent un lieu d'asile sûr aux immigrants illégaux et n'utilisent en général aucun des financements fédéraux reçus pour aider les forces de police, à des fins de contrôle de l'immigration. Nombre de ces villes estiment ne pas avoir la place, ni les moyens, de retenir les immigrants en situation irrégulière jusqu'à ce qu'ils soient appréhendés par la police fédérale. L'Etat de Californie, la ville de New York, Chicago, Philadelphie, le comté de Clark, dans le Nevada, la Nouvelle-Orléans, le comté de Miami Dade, en Floride et celui de Milwaukee, dans le Wisconsin, sont concernés. Un dernier comté, qui n'a pourtant bénéficié d'aucun financement du département de la Justice l'année dernière, celui de Cook, dans l'Illinois, a également reçu un avertissement. Les villes et Etat ont jusqu'au 30 juin pour apporter la preuve qu'ils n'ont enfreint aucune loi. Environ 29 millions de dollars sont en jeu, dans le cadre de ce programme qui a pour but d'aider les autorités locales à payer des dépenses de police diverses (laboratoire judiciaire, lutte contre les stupéfiants). Dans un communiqué, le département de la Justice distingue New York et Chicago, deux villes qui, selon lui, "croulent sous le poids de l'immigration illégale et des crimes violents". Plusieurs villes concernées se sont élevées contre la mesure. "New York est la grande ville la plus sûre du pays, avec des taux de criminalité au plus bas, en grande partie parce que nous avons mis en place des politiques pour encourager la coopération entre le NYPD et les communautés d'immigrants", a déclaré un porte-parole du maire de New York, Bill de Blasio. (Julia Edwards Ainsley et Andy Sullivan; Julie Carriat pour le service français)