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Wall Street veut être rassurée sur la croissance

Wall Street a besoin d'être rassurée sur la solidité de la croissance américaine pour repartir de l'avant après une série de déceptions sur les indicateurs d'activité attribuées à un hiver particulièrement rigoureux. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Thayer

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a besoin d'être rassurée sur la solidité de la croissance américaine pour repartir de l'avant après une série de déceptions sur les indicateurs d'activité attribuées à un hiver particulièrement rigoureux.

Un apaisement des tensions liées à la crise ukrainienne avec l'ouverture diplomatique matérialisée par la rencontre dimanche à Paris entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry pourrait aussi conforter les investisseurs.

La statistique de l'emploi de mars, attendue vendredi, devrait révéler une nouvelle progression des créations d'emploi attendues à 200.000 par les économistes interrogés par Reuters, après 175.000 en février et 129.000 en janvier.

Les indices ISM des directeurs d'achat des secteurs manufacturier et des services pour l'ensemble de l'économie américaine en mars, publiés mardi et jeudi respectivement, devraient aussi faire ressortir une amélioration par rapport au mois précédent.

Ces indicateurs pourraient achever de convaincre les investisseurs que le récent affaiblissement de l'activité aux Etats-Unis a résulté de conditions climatiques inhabituellement rigoureuses sans remettre en cause la solidité de la reprise.

Ils devraient aussi conforter la Réserve fédérale dans sa stratégie de réduction progressive des injections de liquidités, l'attention des investisseurs se portant de plus en plus sur le calendrier du relèvement des taux directeurs.

La confirmation d'une accélération des créations d'emploi sera déterminante pour permettre aux principaux indices - Dow Jones et S&P 500 - de sortir par le haut des marges de fluctuations assez étroites dans lesquelles ils évoluent depuis le début du mois après leur net rebond de février.

"Nous pourrions avoir une grosse bonne surprise. L'hiver polaire est derrière nous et je crois que nous pourrions avoir une amélioration des chiffres de l'emploi nettement meilleure qu'attendu", a déclaré Doug Cote, stratégiste de marché de la filiale américaine d'ING Asset Management.

Les ventes de voitures et l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé au mois de mars seront aussi publiées cette semaine de même que les chiffres du commerce extérieur pour le mois précédent. Les données sur les échanges avec la Chine seront particulièrement suivies alors que la récente faiblesse des exportations chinoises a alimenté les inquiétudes sur un ralentissement de la deuxième économie mondiale.

ROTATION SECTORIELLE

Les dégagements sur les biotechs et d'autres segments de la cote qui ont fortement progressé pourraient se poursuivre, préviennent des stratégistes tout en soulignant que cela ne remet pas en cause la tendance haussière, les investisseurs ayant procédé à des arbitrages en faveur des services aux collectivités et d'autres secteurs comme l'énergie.

L'indice Nasdaq des biotechs a dévissé de 7% la semaine dernière et affichait un recul de 13% depuis le début du mois à la clôture de vendredi.

"Il y a sans aucun doute eu une rotation avec des flux sortant sur les biotechs et une hausse des flux vers les services aux collectivités et l'énergie", a déclaré John Kosar, responsable de la recherche d'Asbury Research.

Sur la semaine écoulée, l'indice S&P du secteur des services aux collectivités a progressé de 1,2% et celui du secteur de l'énergie de 2,5%.

Les investisseurs devront aussi composer avec de nouvelles révisions de perspectives avant les publications de résultats du premier trimestre.

Jusqu'à présent les révisions en baisse ont nettement surpassé les révisions en hausse dans une proportion de 6,9 pour 1, selon des données compilées par Thomson Reuters.

Le ratio est certes inférieur à celui du quatrième trimestre mais le nombre élevé de révisions à la baisse a pesé sur les prévisions de bénéfices.

La hausse anticipée des bénéfices des entreprises du S&P 500 au premier trimestre n'est désormais plus que de 2,1% contre 7,6% en début d'année, toujours selon les données Thomson Reuters.

Parmi les sociétés qui ont déjà publié des résultats, Fedex a fait état d'un bénéfice au titre du troisième trimestre de son exercice 2013-2014 inférieur aux attentes et a revu en baisse ses perspectives sur l'ensemble de l'année. Le numéro deux mondial de la messagerie a mis cette contreperformance sur le compte de la vague de froid.

Monsanto, le premier producteur mondial d'OGM, publiera mercredi ses résultats au titre du deuxième trimestre de son exercice mais le véritable coup d'envoi des publications ne sera donné que le 8 avril par Alcoa.

(Marc Joanny pour le service français)