Wall Street termine en ordre dispersé, en attendant Irma

par Lewis Krauskopf et Caroline Valetkevitch

(Reuters) - Les marchés américains ont terminé en ordre dispersé vendredi, dans un marché inquiet de l'arrivée de l'ouragan Irma, qui devrait atteindre ce week-end les côtes de la Floride après avoir ravagé les Caraïbes.

L'indice Dow Jones a gagné 13,01 points, soit 0,06%, à 21.797,79. Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 0,15% à 2.461,43 points.

Le Nasdaq Composite, pénalisé par Apple et Facebook, a cédé 0,59% à 6.360,19.

Sur la semaine, les trois indices affichent des performances négatives, -0,86% pour le Dow, -0,61% pour le S&P-500 et -1,17% pour le Nasdaq.

Les autorités fédérales américaines sont en alerte maximale à l'approche de l'ouragan Irma, qui a ravagé plusieurs îles des Caraïbes, faisant une vingtaine de morts, et a atteint dans la journée les Bahamas et la côte septentrionale de Cuba.

"Les ouragans pourraient peser sur la croissance du troisième trimestre", avertit Stephen Wood, stratège chez Russell Investments. "Je pense que (les ouragans) sont des facteurs qui influent sur les cours, mais les décisions se prennent en fonction des fondamentaux."

Le coût de Harvey pourrait atteindre entre 70 et 108 milliards de dollars (58 et 90 milliards d'euros, selon Bank of America Merrill Lynch. La banque a baissé de 0,4 point de pourcentage sa prévision et anticipe maintenant une croissance de 2,5%.

L'ÉNERGIE ET LES TECHS DANS LE ROUGE

Seuls quatre des onze compartiments du S&P 500 ont fini dans vert. Après leur recul de 1,6% jeudi, les valeurs financières réalisent la meilleure performance avec une hausse de 0,77%. Goldman Sachs a pris 0,64%.

Deuxième hausse sectorielle, les services aux collectivités ont gagné 0,44%, devant la santé (+0,42%), et les industrielles (+0,34%)

Le secteur de l'énergie, pénalisé par des cours du pétrole en net recul, ferme la marche(-1,06%), derrière les technologiques (-0,86%).

Aux valeurs, l'assureur Travelers a pris 4%, meilleure performance du Dow.

Equifax accuse un repli de 13,67%, plus forte baisse du S&P-500. Le fournisseur de cote de crédit aux particuliers a annoncé jeudi que les données personnelles de près de 143 millions de clients américains avaient été exposées à des piratages informatiques entre mi-mai et juillet.

Kroger a lâché 7,51%. La première chaîne de supermarchés des Etats-Unis avec 2.800 magasins, a annoncé une baisse de 7,8% de son bénéfice trimestriel, conséquence de la guerre des prix en cours avec ses concurrents, à commencer par Wal-Mart qui a reculé de 1,55%.

Plus forte baisse du Dow, Apple a perdu 1,63%, après avoir reculé de 0,4% jeudi en réaction à une information du Wall Street Journal selon laquelle le nouvel iPhone, présenté la semaine prochaine, pourrait subir des retards de production.. Facebook a perdu, lui, 1,30%.

Quelque 6 milliards de titres ont changé de mains sur les différents marchés, à comparer à une moyenne de 5,8 milliards lors des 20 dernières séances.

LE DOLLAR À UN CREUX DE DEUX ANS ET DEMI

Les investisseurs voient s'éloigner la perspective d'une nouvelle hausse des taux cette année, ce qui a largement pesé sur le dollar. Le président de la Fed de New York, William Dudley, a ainsi estimé qu'il était trop tôt pour prévoir quand la Réserve fédérale devrait relever à nouveaux ses taux directeurs.

L'indice dollar est tombé à son plus bas niveau depuis début janvier 2015.

La baisse du billet vert a profité à l'or, qui a atteint son pic le plus élevé depuis août 2016, à 1.346,52 dollars l'once.

Le métal précieux a gagné 1,7% cette semaine, sa troisième hausse hebdomadaire consécutive.

Sur le front pétrolier, les cours du Brent et du brut léger américain ont pâti des inquiétudes liées à l'ouragan Irma. Le premier a perdu plus de 1%, le second plus de 3%.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)