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Wall Street termine en hausse après l'emploi US

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, soutenue par l'annonce d'un nombre plus important que prévu de créations d'emplois en novembre aux Etats-Unis, qui renforce la conviction que la Réserve fédérale relèvera ses taux la semaine prochaine.

L'indice Dow Jones a gagné 117,68 points, soit 0,49%, à 24.329,16. Le S&P-500, plus large, a pris 14,52 points, soit 0,55%, à 2.651,50. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 27,24 points (+0,40%) à 6.840,08.

Sur la semaine, le Dow a pris 0,4%, le S&P progressé de 0,35% et le Nasdaq a perdu 0,11%.

L'emploi a encore connu une croissance forte le mois dernier et les salaires ont progressé, dépeignant une économie saine qui, de l'avis d'économistes, n'a pas besoin du coup de pouce fiscal que le Donald Trump compte lui donner.

Au total, 228.000 emplois ont été créés le mois dernier, alors que les économistes interrogés en anticipaient 200.000, et le revenu horaire moyen a augmenté de 0,2%, après un recul de 0,1% en octobre, inférieur toutefois au consensus (+0,3%).

"Le chiffre publié de 228.000 de nouveaux emplois est supérieur au consensus mais les salaires sont un peu faibles", note Quincy Krosby, chargé de la stratégie chez Prudential Financial. "Ce rapport est constructif pour le marché actions — une croissance de l'emploi associée à une inflation qui reste faible est une configuration positive qui soutient les marchés."

Ce scénario conforte un peu plus l'hypothèse d'une hausse d'un quart de point du taux des "fed funds" de la Réserve fédérale américaine, largement anticipée pour mercredi prochain.

"Les investisseurs sont également encouragés par l'absence de mauvaises surprises en provenance de Washington (en ce qui concerne le plafond de la dette). Nous n'aurons donc pas de blocage de l'administration", souligne Eric Wiegand, gérant de portefeuille chez Private Client Reserve au sein de U.S. Bank.

Le Congrès a voté jeudi soir un prolongement du financement fédéral pour deux semaines, évitant ainsi dans l'immédiat le risque d'un "shutdown" des administrations fédérales.

PAS DE "SHUTDOWN"

Ce prolongement jusqu'au 22 décembre doit permettre de gagner du temps dans l'attente d'un accord sur une rallonge de plus de 1.000 milliards de dollars (850 milliards d'euros) permettant d'assurer le financement de l'Etat fédéral jusqu'au 30 septembre 2018, terme de l'exercice budgétaire.

Le bonne tenue des marchés actions a également été favorisée par l'accord de principe conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne sur les modalités du Brexit pour ouvrir la seconde phase des négociations, à savoir les discussions sur la période de transition après le Brexit, prévu en mars 2019, et sur leur future relation commerciale.

Les télécoms (+1,52%) sont en tête des hausses sectorielles du S&P, suivis de la santé (+1,11%), alors que les matériaux de base (-0,02%) sont à la traîne.

Microsoft (+2,02%) et Oracle (+2,23%) figurent parmi les principaux contributeurs à la hausse de l'indice S&P-500, avec United Health (1,71%), JPMorgan (+1,25%) et l'opérateur télécoms AT&T (+1,55%).

Alexion Pharmaceuticals a bondi de 7,19%, plus forte hausse du S&P, après une information selon laquelle le fonds Elliott Management veut que la société prenne des mesures pur soutenir son cours, y compris en envisageant une cession.

Western Digital a progressé de 3,98% après des informations évoquant la conclusion d'un accord de principe avec Toshiba censé régler leur litige concernant la filiale de semi-conducteurs que le groupe japonais entend céder pour 18 milliards de dollars (15,30 milliards d'euros).

American Outdoor Brands en revanche a chuté de 9,51%, le fabricant des armes à feu Smith & Wesson ayant annoncé des prévisions de bénéfice et de chiffre d'affaires nettement inférieurs aux attentes pour le trimestre en cours. Son concurrent Sturm Ruger a également reculé, de 7,96%.

Un total d'environ 5,85 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, en retrait par rapport aux 6,53 milliards en moyenne des 20 dernières séances.

Aux devises, le dollar reste bien orienté face à l'euro et au yen après le rapport sur l'emploi, mais ses gains ont été limités par la légère déception au niveau du revenu horaire.

L'indice mesurant l'évolution du billet vert face à un panier de référence, qui gagnait plus de 0,2% avant la publication du rapport sur l'emploi, ne prenait plus que 0,11%, tandis que le rendement des Treasuries à 10 ans était à 2,38% à peu près au même niveau qu'avant les statistiques.

Les cours du pétrole gagnent de plus de 1%, soutenus par des signes que la demande chinoise est en progression et des menaces de grève au Nigeria, premier exportateur d'Afrique.

Mais ils restent en repli sur l'ensemble de la semaine dans la crainte que la tendance à l'augmentation de la production de pétrole aux Etats-Unis n'annule les efforts de l'Opep et ses alliés pour contenir la production et rééquilibrer le marché.

(Chuck Mikolajczak, Sruthi Shankar et Rama Venkat Raman à Bangalore, Laetitia Volga et Juliette Rouillon pour le service français)