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Wall Street finit en baisse après des propos de Trump

par Tanya Agrawal et Sinead Carew

NBEW YORK/PARIS (Reuters) - Wall Street a terminé en baisse une séance instable mardi, les investisseurs ayant choisi la sécurité face aux dernières déclarations de Donald Trump sur la Corée du Nord.

Le président américain a dit que celle-ci fera face à une puissance de "feu et de colère telle que le monde n'en n'a jamais vue" si elle renouvelle ses menaces contre les Etats-Unis.

La Bourse avait ouvert en baisse sur des prises de bénéfice, les investisseurs ayant décidé de marquer une pause après que le Dow Jones eut aligné neuf séances d'affilée de clôture record.

Elle s'était ensuite reprise grâce à de solides résultats d'entreprises avant de retomber.

"La réponse de Trump a été agressive et c'est pour ça que le marché s'est retourné à la baisse", a commenté Ken Polcari (O'Neil Securities).

Dans son livre blanc publié mardi, le ministère japonais de la Défense souligne que le régime nord-coréen a effectué deux essais nucléaires et plus de 20 tirs de missiles expérimentaux depuis l'an dernier et il estime que la menace que représente Pyongyang est entrée "dans une nouvelle phase".

Les investisseurs se sont accommodés de cette information mais pas de la réthorique énergique de Donald Trump en dépit de nouvelles excellentes sur le front des résultats de sociétés.

Les analystes pensent que les bénéfices auront augmenté de 11,8% au deuxième trimestre, alors qu'ils ne prévoyaient que 8% début juillet, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

"Nous avons eu un deuxième trimestre de résultats exceptionnel et qui a donné confiance aux investisseurs", a dit Eric Wiegand (U.S. Bank Private Client Reserve).

"Mais les résultats approchent de leur fin, il n'y a pas d'indicateurs économique majeurs, sans parler des éléments saisonniers; tout cela fait que le volume de trading devrait un peu diminuer", a-t-il ajouté.

L'indice Dow Jones perd 33,08 points (0,15%) à 22.085,34 points, coupant court à neuf records de clôture d'affilée. Le S&P-500 cède 5,99 points (0,24%) à 2.474,92. Le Nasdaq Composite laisse 13,31 points (0,21%) à 6.370,46.

Le S&P-500 n'a pas fluctué de plus de 0,5% depuis juillet et n'a perdu plus de 1% qu'à deux reprises cette année.

L'indice de volatilité du CBOE, dit aussi indice de la peur, a terminé à 10,96, au plus haut depuis un mois environ.

Dix des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge et le volume d'affaires a connu une brusqye poussée en fin d'après-midi, atteignant finalement 6,22 milliards de titres échangés, un peu plus que la moyenne de 6,15 milliards des 20 dernières séances.

Cette semaine verra la publication des comptes de plusieurs poids lourds de la distribution tels que Macy's, Kohl's et JC Penney, Wal-Mart et Target étant eux attendus la semaine prochaine.

"Il sera intéressant de voir si les anticipations ont été suffisamment amoindries pour que ces sociétés aient pu les dépasser", a observé Eric Wiegant.

Dans ce secteur, Michael Kors a flambé de 21,5%, le fabricant de sac à main ayant relevé sa prévision de chiffre d'affaires annuel, tandis que Ralph Lauren a pris 13,3%, la griffe de prêt-à-porter ayant dépassé le consensus tant au niveau du CA que du bénéfice.

A l'inverse, Avis Budget Group a chuté de près de 10% car le loueur de voitures a revu à la baisse sa prévision de bénéfice annuel.

Au chapitre des indicateurs économiques, le département du Commerce a annoncé que les offres d'emploi ont atteint un niveau record en juin aux Etats-Unis, dépassant le nombre d'embauches et confirmant la robustesse du marché du travail.

Cette statistique a dopé le dollar qui a atteint un pic de 93,876 face à un panier de devises avant de revenir à 93,624, soit un gain de 0,21%.

Le dollar, en retrait depuis le début de l'année, avait profité vendredi d'une solide statistique de l'emploi, qui plaide pour une hausse des taux américains. Mais il avait reflué lundi, en raison des déclarations accommodantes de deux responsables de la Réserve fédérale.

Les rendements des Treasuries ont monté, stimulés par une adjudication de papier à trois ans qui a suscité une belle demande dans un marché au demeurant calme, qui attend d'autres adjudications cette semaine et la possible amorce de la réduction du bilan de la Fed le mois prochain.

Le pétrole brut a terminé en baisse mardi sur le Nymex en raison d'une hausse des exportations de certains pays producteurs de l'Opep - en l'espèce le Nigeria et la Libye - même si l'Arabie saoudite doit elle diminuer ses livraisons.

L'or bénéficie modérément du climat tendu dans la péninsule coréenne, le spot ayant gagné 0,2% et les futures 0,09%.

(Avec Rodrigo Campos, Gertrude Chavez-Dreyfuss, Saqib Iqbal Ahmed, Wilfrid Exbrayat pour le service français)