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Wall Street poursuit son repli, les bancaires ont souffert

(Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, la cinquième séance de repli pour l'indice phare Standard & Poor's 500, pénalisé par le recul des valeurs financières face à la volonté affichée de la nouvelle majorité démocrate de la Chambre des représentants de durcir la réglementation bancaire.

L'indice Dow Jones a perdu 205,99 points, soit 0,81%, à 25.080,50.

Le S&P-500, plus large et qui gagnait 0,9% dans les premiers échanges, a cédé 20,6 points, soit 0,76%, à 2.701,58, portant à 4% son repli sur les cinq dernières séances.

Le Nasdaq Composite a reculé de 64,48 points, soit 0,9%, à 7.136,39.

Le Nasdaq accuse lui aussi désormais cinq baisses d'affilée et le Dow Jones quatre.

La séance de ce mercredi avait débuté sur une note positive, grâce entre autres au rebond des cours du pétrole et aux derniers chiffres de l'inflation américaine, mais la tendance s'est inversée à mi-séance, la prudence reprenant le dessus.

"Un cocktail d'incertitudes concernant la croissance mondiale et les interrogations liées au commerce international ont incité les spéculateurs à appuyer sur le frein", a commenté Chad Morganlander, gérant senior de Washington Crossing Advisors.

L'indice de volatilité du CBOE, indicateur de la volatilité à court terme des actions américaines, a touché son plus haut niveau depuis deux semaines à 22,36.

VALEURS

L'indice S&P des valeurs financières a cédé 1,38% après que la représentante démocrate Maxine Waters, favorite pour la présidence de la commission bancaire de la Chambre, a exclu tout assouplissement de la régulation du secteur selon la chaîne de télévision CNBC.

Goldman Sachs a perdu 1,25%, JPMorgan Chase 2,06% et l'assureur Travelers 2,97%, la plus forte baisse du Dow.

Apple a reculé de 2,83%, sa cinquième baisse consécutive, le groupe semblant incapable d'inverser le mouvement de défiance déclenché par les avertissements sur résultats de plusieurs de ses fournisseurs. Au plus bas du jour, le titre accusait un repli de plus de 20% par rapport à son record du 3 octobre.

"Apple suscite vraiment des interrogations sur les technologiques et sur les 'FAANG'. Beaucoup d'investisseurs avaient fondé leurs espoirs sur la hausse d'Apple et elle ne se produit pas", explique Kim Forrest, analyste senior de Fort Pitt Capital Group.

Dans le sillage d'Apple, l'indice Standard & Poor's des hautes technologies a abandonné 1,29%, Microsoft 1,42% et Adobe 1,47%.

La chute la plus spectaculaire du jour est toutefois pour la compagnie d'électricité PG&E, qui a perdu 21,79%. Le groupe a averti que les incendies en cours en Californie, l'un de ses plus gros marchés, pourraient se traduire par "des pertes importantes" dépassant les montants couverts par ses assureurs s'il s'avérait que certaines de ses installations étaient à l'origine du feu.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont enregistré en octobre leur hausse la plus marquée depuis neuf mois, à 0,3% sur un mois et 2,5% sur un an, portée en particulier par l'essence et les loyers, mais les statistiques reflètent une poursuite de la remontée régulière de l'inflation, sur laquelle la Réserve fédérale s'appuie pour remonter progressivement les taux d'intérêt.

CHANGES

Sur le marché des devises, la journée s'est déroulée au gré des informations parfois contradictoires sur le Brexit. L'annonce par Londres du feu vert des principaux ministres du gouvernement de Theresa May à l'approbation du projet d'accord conclu avec Bruxelles, dont le contenu a ensuite été dévoilé, a permis à la livre sterling de terminer la journée sur une hausse d'environ 0,2% face au dollar et de 0,1% face à l'euro.

La monnaie unique a parallèlement gagné du terrain face au billet vert: à plus de 1,13 dollar au moment de la clôture de Wall Street, elle affichait un rebond de plus de 0,8% par rapport au plus bas de près de 17 mois touché mardi à 1,1214.

Le dollar accusait quant à lui un repli de 0,26% par rapport à un panier de devises de référence, les chiffres sans réelle surprise des prix à la consommation aux Etats-Unis ayant confirmé le scénario d'une remontée lente de l'inflation.

TAUX

Comme sur le marché actions, la tendance s'est inversée en cours de séance sur le marché des emprunts d'Etat américains, les rendements repartant à la baisse face à la nervosité de Wall Street.

Orientés positivement en début de journée, grâce entre autres aux chiffres des prix à la consommation, le rendement à dix ans et le deux ans ont touché dans l'après-midi leur plus bas niveau depuis deux semaines.

Ils s'affichaient en clôture à 3,117% et 2,862% respectivement. Le dix ans est repassé en séance sous 3,1%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont regagné une partie du terrain perdu sur les séances précédentes grâce à la perspective d'une réduction de la production de la production de l'Opep et de ses alliés.

Reuters a rapporté que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliées discutaient de la possibilité d'une réduction de leur production globale susceptible d'atteindre 1,4 million de barils par jour, un chiffre plus important qu'évoqué jusqu'à présent.

Le contrat décembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), qui a enchaîné 12 séances consécutives de baisse et touché mardi son plus bas niveau depuis novembre 2017, a fini sur un gain de 56 cents, soit 1,01%, à 56,25 dollars le baril.

L'échéance janvier sur le Brent a pris 65 cents (+0,99%) à 66,23 dollars.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principales Bourses européennes ont terminé dans le rouge une séance indécise, sur fond d'incertitudes économiques et politiques.

Le CAC 40 a perdu 0,65% à 5.068,85 points après avoir touché, à 5.026,22, son plus bas niveau depuis le 30 octobre. Le Footsie britannique a cédé 0,28% et le Dax allemand a reculé de 0,52%.

La Bourse de Milan a perdu 0,78% sur fond de confrontation entre Rome et Bruxelles sur la politique budgétaire du gouvernement italien, un contexte qui a notamment pesé sur les valeurs bancaires.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,6%, le FTSEurofirst 300 0,65% et le Stoxx 600 0,6%.

Le secteur des ressources de base (-1,65%) a été le plus touché par le repli général après l'annonce d'une croissance moins soutenue qu'attendu des ventes au détail en Chine.

A la hausse, Iliad a brillé, gagnant 9,64% au lendemain de ses résultats trimestriels.

A SUIVRE JEUDI:

En Europe, la séance à venir devrait encore être animée par les derniers développements du dossier clé du Brexit et de celui du budget italien.

A Wall Street, elle sera marquée à la fois par une série d'indicateurs économiques et par les résultats trimestriels de Walmart, le numéro un mondial de la grande distribution.

(Marc Angrand, avec April Joyner et Sruthi Shankar)