Wall Street a surmonté les craintes nord-coréennes

par Rodrigo Campos

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse modérée mardi, notamment portée par son compartiment industriel, malgré la nouvelle montée des tensions dans le dossier nord-coréen et les dégâts que continue de provoquer la tempête tropicale Harvey au Texas.

L'indice Dow Jones a gagné 0,26%, soit 56,97 points, à 21.865,37 après avoir perdu plus de 100 points en séance en réaction à un missile tiré par la Corée du Nord qui a survolé le nord du Japon avant de s'abîmer dans l'océan Pacifique.

Le S&P-500, plus large, a pris 2,06 points, soit 0,08%, à 2.446,30. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 18,87 points (+0,3%) à 6.301,89, porté notamment par le titre Apple, qui a fini en hausse de 0,89% à 162,91 dollars après avoir inscrit en séance un record de 163,08 dollars.

A la suite du tir de missile nord-coréen, Donald Trump a prévenu que toutes les options étaient envisagées par Washington. Mais le président américain, accaparé par Harvey, n'est pas allé plus loin dans l'escalade verbale, au grand soulagement des investisseurs.

Les actifs jugés sûrs, comme les emprunts du Trésor et l'or ont néanmoins terminé en hausse tandis que le dollar s'est quelque repris (+0,13%) après avoir touché en séance un creux de plus de deux ans et demi face à un panier devises internationales.

Les cours du pétrole ont terminé en baisse de quelque 0,3% sur le marché new-yorkais Nymex, un repli qui vient aggraver le plongeon de 2,7% de lundi, les investisseurs continuant de prendre acte des dégâts provoqués par Harvey aux Etats-Unis, où 16% des capacités de raffinage sont à l'arrêt du fait de la tempête tropicale.

Les autorités locales du Texas s'emploient à faire face aux inondations historiques provoquées par ce phénomène cyclonique, qui stationne depuis quatre jours au-dessus de la région de Houston, a déjà fait onze morts et des dégâts estimés à plusieurs milliards de dollars.

POSSIBLE IMPACT MINIME D'HARVEY SUR L'ÉCONOMIE AMÉRICAINE

A l'instar d'analystes spécialisés dans le secteur automobile, qui pensent qu'Harvey pourrait au bout du compte doper les ventes de voitures neuves du fait de la nécessité de remplacer des véhicules endommagés, certains acteurs de marché minimisent l'impact négatif que pourrait avoir la tempête sur l'économie américaine.

"Même s'il est possible que tous ces malheureux événements se muent en quelque chose d'autrement plus conséquent, l'économie résiste plutôt bien", a déclaré Brian Jacobsen, chargé de la stratégie investissement chez Wells Fargo Fund Management.

A l'instar des cours du pétrole, le compartiment énergétique a essuyé un nouveau repli, cédant 0,12%.

L'indice S&P 500 des valeurs industrielles a de son côté bondi de 0,65%, affichant la plus forte hausse sectorielle, à la faveur notamment de la bonne tenue de l'action United Technologies, qui a pris 2,92%, soit la plus forte hausse de l'indice Dow Jones.

Selon une source, le conglomérat industriel, maison mère du motoriste Pratt & Whitney, est proche d'un accord pour racheter Rockwell Collins et renforcer ainsi son pôle aéronautique. Le titre Rockwell a gagné 2,15%.

Le titre Nike a cédé 1,86% à 52,73 dollars, subissant le repli le plus marqué du Dow Jones après que Morgan Staney a abaissé son objectif de cours sur la valeur.

L'action Best Buy a plongé de 11,93% à 55,02 dollars, soit la plus forte baisse du S&P 500, après que le distributeur d'électroménager et d'électronique grand public a dit que ses bonnes performances commerciales du deuxième trimestre de l'exercice 2017-2018 ne devaient pas être considérées comme la "nouvelle norme".

Quelque 5,3 milliards d'actions ont été échangées, soit moins que la moyenne quotidienne de 5,9 milliards observée ces 20 dernières séances.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)