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Wall Street recule, la crainte de conflits commerciaux persiste

(Reuters) - Wall Street a ouvert en baisse lundi, avec des investisseurs toujours inquiets de voir Donald Trump déclencher des conflits commerciaux en taxant lourdement certaines importations.

L'indice Dow Jones perd 65,99 points, soit 0,27%, à 24.472,07 points quelques minutes après l'ouverture.

Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,31% à 2.682,86 points et le Nasdaq Composite cède 0,38% à 7.230,59 points.

Malgré une embellie vendredi, les indices new-yorkais ont accusé la semaine dernière un net repli, les marchés goûtant peu la décision de Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis, à laquelle le président américain a ajouté samedi la menace de droits sur les automobiles importées.

Le S&P 500 a cédé 2,04% sur les cinq dernières séances.

Le locataire de la Maison blanche a laissé entendre lundi que le Mexique et le Canada pourraient échapper aux mesures douanières sur l'acier et l'aluminium si ces deux pays acceptaient de modifier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) dans des termes plus favorables aux Etats-Unis.

Les indices des marchés mondiaux et émergents ont reculé lundi pour la cinquième séance consécutive, pénalisées en outre par la menace d'un blocage politique en Italie au lendemain d'élections législatives marquées par une poussée nette des partis hostiles à l'euro et à l'Union européenne, deux éléments généralement peu appréciés par le monde de la finance.

"L'incapacité des marchés à regagner de la confiance devrait continuer à peser sur les actions", commente Peter Cardillo, économiste de marché pour First Standard Financial. "Les incertitudes demeurent au sujet des guerres commerciales et des problèmes politiques auxquels la zone euro pourrait faire face".

L'EUROPE DANS LE VERT

En Europe, la Bourse de Milan perd plus de 1% et les autres places financières réduisent leurs gains mais restent dans le vert, le franchissement de la dernière étape avant la formation d'un gouvernement de coalition en Allemagne semblant compenser aux yeux des investisseurs la menace d'une crise politique en Italie.

À Paris, le CAC 40 prend 0,2% à 5.146,9 points. À Francfort, le Dax gagne 0,75% et à Londres, le FTSE avance de 0,16%, le tout sur fond de recul marqué de la volatilité.

Aux valeurs à New York, XL Group bondit de 29,38% après l'annonce du rachat de ce spécialiste américain de l'assurance dommages des entreprises et de la réassurance par le français Axa pour 15,3 milliards de dollars (12,4 milliards d'euros). Le titre Axa perd 9,2% à Paris, certains analystes jugeant trop élevé le prix de la transaction.

Sur le Nasdaq, Qualcomm perd 0,74%. Le CFIUS (Comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis), dont le feu vert est indispensable à la mise en oeuvre du projet de rachat du groupe par Broadcom (-1,85%), a ordonné à Qualcomm de reporter d'un mois son assemblée générale afin de permettre l'examen préalable du projet.

Sur le marché des changes, l'euro, tiraillé entre les nouvelles venues d'Italie et celles venues d'Allemagne, est en léger recul, autour de 1,23 dollar.

Le billet vert gagne 0,19% face à un panier de devises de référence.

Du côté des dettes souveraines, le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans bondit de près de sept points de base à 2,1% dans l'attente des résultats définitifs du scrutin de dimanche.

Le dix ans américain, lui, recule légèrement à 2,8406%.

(Patrick Vignal, avec Ankur Banerjee et Sruthi Shankar, édité par Marc Angrand)