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Wall Street recule avec General Electric et le pétrole

par Rodrigo Campos

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini mardi en repli, freinée par la chute pour une deuxième séance consécutive de General Electric et par la baisse marquée des cours du pétrole, qui a pesé sur les valeurs de l'énergie.

Le flou entourant le calendrier des baisses d'impôts débattues au Congrès américain et les doutes sur la poursuite de la hausse des taux par la Réserve fédérale constituent en outre des motifs d'inquiétude, qui ont notamment pesé sur les valeurs bancaires.

Le recul d'Apple (-1,51%), première capitalisation boursière au monde, a aussi pesé sur la tendance.

L'indice Dow Jones a perdu 30,23 points (-0,13%), à 23.409,47. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a cédé 5,97 points, soit 0,23%, à 2.578,87. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en recul de 19,723 points (-0,29%) à 6.737,872.

Alors que la saison des résultats d'entreprise se termine, le marché semble reprendre son souffle après ses records de la semaine dernière.

"Il n'y a pas de catalyseurs pour le moment, alors qu'il y a des inquiétudes sur le fait de savoir si la Réserve fédérale disposera de plus de munitions pour continuer à relever les taux d'intérêt", dit Jeff Zipper, directeur des investissements chez Private Client Reserve au sein d'US Bank.

"L'aplatissement de la courbe des taux est assurément une source de préoccupation pour le marché. Le marché n'est pas convaincu que nous aurons la croissance nécessaire pour rendre la courbe des taux plus pentue", ajoute-t-il.

Le resserrement de l'écart de rendement entre les emprunts du Trésor américain à court et long termes fait craindre que la Fed ne puisse pas poursuivre son cycle de hausse des taux sans risquer de brider l'inflation et la croissance à long terme.

Le rendement à deux ans des Treasuries a grimpé à un pic de neuf ans, juste sous 1,7%, tandis que le 10 ans est redescendu sous 2,38%, contre 2,4% lundi soir.

Cet aplatissement de la courbe des taux plane comme une menace sur les perspectives de bénéfice des banques. Goldman Sachs a cédé 1,26% et a été le principal contributeur à la baisse du Dow Jones. JPMorgan, Citigroup et Bank of America ont perdu environ 0,6%.

LE PLAN DE REDRESSEMENT DE GE PAS AUSSI AMBITIEUX QU'ESPÉRÉ

La plus forte chute sectorielle a néanmoins été subie par l'énergie (-1,54%) avec le recul de l'ordre de 1,5% des cours du pétrole à la suite d'un abaissement par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) de sa prévision de demande mondiale pour cette année et la prochaine.

Les cours du pétrole ont accentué leur repli dans les transactions après la clôture après l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis, selon les données de l'association professionnelle API.

Aux valeurs individuelles, General Electric a poursuivi sa chute avec une baisse de 5,89%, à 17,9 dollars, après avoir déjà abandonné plus de 7% la veille.

La vaste réorganisation annoncée lundi par le nouveau PDG John Flannery pour simplifier et réduire la taille du conglomérat a paru insuffisante aux investisseurs et aux courtiers, dont plusieurs ont abaissé leur objectif de cours sur le titre bien qu'il se soit déjà effondré de plus de 40% depuis le début de l'année.

Pour John Inch, analyste chez Deutsche Bank avec une recommandation à "vendre" sur le titre, GE a déçu en choisissant de s'en tenir à son plan de 20 milliards de dollars (17 milliards d'euros) de cessions d'actifs, alors que certains espéraient un démantèlement pur et simple du portefeuille.

La réduction de moitié du dividende est en revanche plus forte que prévu et pourrait à court terme maintenir la pression sur le cours de Bourse étant donné la part importante, plus de 40% selon John Inch, de particuliers parmi les actionnaires de GE.

Stephen Tusa, analyste chez JP Morgan, souligne pour sa part que les mesures d'économies annoncées par le conglomérat ne sont pas à la hauteur des attentes.

L'équipementier automobile Advanced Auto Parts a en revanche agréablement surpris les investisseurs avec la confirmation de ses objectifs annuels et surtout des résultats trimestriels supérieurs aux attentes alors qu'il avait déçu lors des quatre trimestres précédents. Le titre s'est envolé de 16,34%, de loin la plus forte hausse du S&P-500.

Dans une moindre mesure, les résultats meilleurs que prévu de Home Depot, première enseigne mondiale de magasins de bricolage, ont été salués par une hausse du titre de 1,64%, meilleure performance du Dow Jones.

Environ 6,73 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, ce qui est à peu près conforme à la moyenne des 20 séances précédentes.

Sur le marché des changes, l'euro s'est nettement raffermi, prenant plus de 1% à quasiment 1,18 dollar, soit sa plus forte progression en une journée face au billet vert depuis le 27 juin. Cette hausse de la devise européenne a été attribuée aux bons chiffres de croissance publiés pour la zone euro, surtout pour l'Allemagne.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)