Wall Street rebondit un peu avec le pétrole

par Lewis Krauskopf

(Reuters) - La Bourse de New York a légèrement rebondi mercredi dans le sillage des cours du pétrole mais elle n'a effacé qu'une partie de ses pertes de la veille en raison de la persistance des tensions géopolitiques autour de la Corée du Nord.

Wall Street a en revanche peu réagi à la publication du "livre beige" de la Réserve fédérale. Dans ce document, la Fed dit ne pas encore percevoir de signes francs d'une accélération de l'inflation aux Etats-Unis.

De même, l'annonce d'un possible accord sur un relèvement provisoire du plafond de la dette fédérale n'a eu qu'un effet modeste.

L'indice Dow Jones a gagné 54,33 points (+0,25%), à 21.807,64. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 7,69 points, soit 0,31%, à 2.465,54, au lendemain de sa plus forte baisse en pourcentage (-0,76%) depuis le 17 août. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en hausse de 17,74 points (+0,28%) à 6.393,31.

Fermée lundi, la Bourse de New York a vivement réagi mardi au nouvel essai nucléaire effectué dimanche par la Corée du Nord, qui a ravivé les craintes d'un conflit avec les Etats-Unis aux conséquences incertaines.

Des indicateurs macroéconomiques publiés mercredi ont en revanche livré des signaux positifs pour l'économie américaine au troisième trimestre, avec une accélération de l'activité du secteur des services en août, selon l'indice ISM, et un déficit commercial moins élevé que prévu en juillet.

"Il y a des forces opposées qui empêchent le marché de percer vers un nouveau plus haut mais les éléments fondamentaux semblent l'empêcher de s'effondrer et de déclencher un important mouvement de vente", dit Walter Todd, responsable de l'investissement chez Greenwood Capital. "Il y a ces forces opposées qui s'affrontent et qui maintiennent le marché dans une marge très étroite."

Le S&P-500 n'a ainsi fini qu'à 15 points de son record de clôture touché le 7 août.

UNITED CONTINENTAL PÉNALISÉ PAR HARVEY

Le secteur de l'énergie (+1,64%) a été de loin le plus dynamique du jour, porté par des cours du pétrole en hausse avec la reprise de l'activité dans les raffineries du golfe du Mexique qui avaient été contraintes à l'arrêt par l'ouragan Harvey.

Exxon Mobil (+2,07%), qui a en outre profité d'un relèvement de recommandation par UBS, et Chevron (+2,15%) ont été les deux principaux contributeurs à la hausse du S&P-500.

Fiat Chrysler Automobiles a pris 5,54%, bénéficiant du relèvement de la recommandation de Barclays et de la hausse du secteur en Europe, porté par des espoirs de scission de l'allemand Daimler.

Gap a fini en tête du palmarès du S&P-500 avec un gain de 7,45%. Le géant américain de l'habillement a annoncé l'ouverture d'environ 70 magasins et la fermeture d'environ 200 autres jugés non performants au cours des trois prochaines années.

Wall Street a aussi apprécié l'annonce du distributeur Kohl's, qui a décidé d'ouvrir 10 grands magasins à Amazon. Le titre Kohl's a gagné 4,9% alors qu'Amazon n'a quasiment pas varié (+0,26%).

En recul, le groupe de transport aérien United Continental a perdu 1,26% après avoir revu à la baisse sa prévision de recette unitaire par passager pour prendre en compte les perturbations provoquées par Harvey.

L'ACCORD SUR LE PLAFOND DE LA DETTE SOUTIENT LE DOLLAR

Malgré une hausse de son chiffre d'affaires trimestriel, Hewlett Packard Enterprise a cédé 1,92%, sanctionné par un abaissement de la recommandation de Bank of America Merrill Lynch.

AT&T (-1,4%) et Verizon (-0,95%) ont pour leur part souffert de l'annonce par leur concurrent T-Mobile US (+0,24%) qu'il offrirait un accès gratuit au service de vidéos en ligne Netflix (+2,71%) à ses clients disposant d'un abonnement familial.

Environ 6,3 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre 5,8 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.

Le dollar a faibli dans un premier temps après l'annonce du prochain départ anticipé du vice-président de la Fed, Stanley Fischer. Il a cependant effacé ses pertes avec l'accord sur le plafond de la dette fédérale, pour finir quasiment inchangé face à un panier de devises de référence comme face à l'euro à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain a suivi les mêmes mouvements que le dollar pour finir en hausse à 2,10%.

Valeurs refuges, le yen et l'or ont pâti de la moindre aversion au risque constatée au cours de la journée, la devise japonaise cédant près de 0,5% face au dollar et à l'euro et l'or au comptant reculant de 0,35% sous 1.334 dollars l'once.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)