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Wall Street rebondit avec les cours du pétrole

LA CLÔTURE DES MARCHÉS AMÉRICAINS

par Noel Randewich

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York s'est ressaisie mardi pour terminer en hausse une séance passée pour l'essentiel dans le rouge, le rebond tardif des cours du pétrole éclipsant les inquiétudes liées au ralentissement économique en Chine et à la crise de la dette grecque dans la zone euro.

L'indice sectoriel de l'énergie a donné l'impulsion à cette inversion de tendance pour finir sur un gain de 0,88%, le brut américain progressant de 0,7% après la clôture des échanges sur le Nymex après avoir perdu jusqu'à 3,7% un peu plus tôt dans la journée.

Les investisseurs gardent un oeil attentif sur les négociations au sujet du programme nucléaire de l'Iran, qui, en cas d'accord, pourraient déboucher sur un afflux de pétrole iranien sur un marché déjà en situation de surabondance de l'offre.

Une source proche des discussions a déclaré que celles-ci ne pourraient pas se poursuivre indéfiniment, contrairement à ce que laissent entendre des représentants de la République islamique, et qu'un accord devait être conclu rapidement ou pas du tout.

"La chute du pétrole a pris fin. Le pétrole est désormais en hausse. Les valeurs du secteur de l'énergie ont rebondi et quand cela s'est produit, cela a aidé les grands indices à aller plus haut", a déclaré Stephen Massocca, responsable des investissements chez Wedbush Equity Management LLC à San Francisco.

L'indice Dow Jones a gagné 93,33 points, soit 0,53%, à 17.776,91. Le Standard & Poor's-500, plus large, a pris 12,58 points (0,61%) à 2.081,34 et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a avancé de 5,52 points (0,11%) à 4.997,46 points.

Deux secteurs ont fait nettement mieux que l'énergie: les "utilities" (+2,48%), favorisé par le relèvement du dividende trimestriel annoncé par l'électricien Duke Energy, et les biens de consommation courante (+2,0%).

AMD PÈSE SUR LES SEMI-CONDUCTEURS

Le secteur des matières premières, en recul de 0,33%, est en revanche le seul à avoir fini dans le rouge. Les cours du cuivre, du charbon, ou encore du minerai de fer, qui sombrent vers leurs plus bas de 2015, subissent le contre-coup de l'effondrement des bourses chinoises, qui ne compensent plus le ralentissement de la deuxième économie mondiale.

Au cours de cette séance volatile, le S&P-500 est même brièvement passé sous un seuil technique, sa moyenne mobile à 200 jours, les rebondissements incessants de la crise grecque alimentant la fébrilité sur les marchés.

Les dirigeants des pays membres de la zone euro se sont réunis à Bruxelles pour examiner les conséquences du "non" de la Grèce aux propositions des créanciers. Un nouveau sommet réunissant l'ensemble des dirigeants de l'Union européenne aura lieu dimanche pour prendre une décision définitive et l'UE est préparée au scénario d'une sortie de la Grèce de la zone euro, a dit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

La crise grecque a affaibli l'euro, qui est tombé à un creux de cinq semaines face au dollar à 1,0917 dollar avant de se reprendre un peu et de repasser légèrement au-dessus de 1,10.

La demande pour les Treasuries s'est atténuée en cours de séance avec le rebond des marchés actions.

Aux valeurs, le fabricant de semi-conducteurs Advanced Micro Devices a plongé de 15,39% après avoir revu en baisse sa prévision de chiffre d'affaires trimestriel, désormais inférieure au consensus des estimations d'analystes, en expliquant que la demande de PC était plus faible que prévu.

Ce constat sur l'état du marché des semi-conducteurs est en train de se répandre chez les investisseurs et il pèse depuis plusieurs semaines sur l'indice de référence de ce secteur, tombé à son plus bas niveau depuis mars.

Cet indice a perdu plus de 10% depuis son pic de 14 ans atteint début juin, où l'avaient porté les spéculations en matière de fusions et acquisitions. Sa chute s'est accélérée depuis le 25 juin, date à laquelle Micron Technology a annoncé un objectif de chiffre d'affaires nettement inférieur aux attentes en invoquant précisément la faiblesse de la demande pour ses puces informatiques utilisées dans les PC.

Côté fusions et acquisitions, Depomed a bondi de 38,66% à 28,62 dollars. Le laboratoire basé en Irlande Horizon Pharma (-1,97%) a lancé une offre non sollicitée d'environ trois milliards de dollars sur son concurrent, qu'il avait déjà approché en mai, à 29,95 dollars par action.

(Bertrand Boucey pour le service français)