Wall Street prudente avant la nomination à la Fed et la réforme fiscale

(Reuters) - La Bourse de New York évolue sans grand changement en début de séance jeudi dans l'attente de la nomination du prochain directeur de la Réserve fédérale (Fed) et de la présentation du projet de loi républicain de réforme de la fiscalité, présenté comme le plus important depuis une trentaine d'années.

Une demi-heure après le début des échanges, l'indice Dow Jones gagne 4,37 points, soit 0,02%, à 23.439,38. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,07% à 2.577,67 et le Nasdaq Composite cède 0,11% à 6.709,15.

Les investisseurs sont suspendus à l'annonce du choix de Donald Trump pour la présidence de la Fed, prévue à 19h00 GMT selon l'agenda officiel de la Maison blanche.

Donald Trump a l'intention de choisir Jerome Powell, un membre du conseil des gouverneurs dont le mode de pensée est dans la continuité de la présidente actuelle, Janet Yellen, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

"La nomination de Powell à la Fed est déjà intégrée par le marché," estime Kim Forrest, analyste chez Fort Pitt Capital Group. "C'est le secret le moins bien gardé, et ce dans le but de ne pas perturber le marché".

Sur le marché des changes, le dollar cède un peu de terain face à un panier de devises de référence après avoir nettement progressé la veille à la suite de la décision de la Fed de maintenir son principal taux directeur inchangé.

La banque centrale a souligné le dynamisme de la croissance économique et du marché du travail aux Etats-Unis, renforçant ainsi le sentiment des marchés qu'elle relèvera bien ses taux en décembre pour la troisième fois de l'année.

En Europe, la Banque d'Angleterre a relevé son taux d'intérêt directeur pour la première fois depuis plus de dix ans mais elle a précisé ne prévoir qu'une remontée "très graduelle" du coût du crédit au cours des trois prochaines années.

Cette perspective a provoqué un repli de près de 1% de la livre sterling face au billet vert, sa plus forte baisse depuis près de cinq mois. Face à l'euro, la monnaie britannique recule d'environ 1,3%. Les rendements des emprunts d'Etats à 10 ans ont atteint un creux d'un mois et demi et le Footsie a provisoirement amplifié ses gains.

Les investisseurs seront également attentifs à la présentation par les républicains du projet de la réforme fiscale que Donald Trump veut mener à bien d'ici la fin de l'année.

DOWDUPONT ET FACEBOOK DÉÇOIVENT

Aux statistiques, le département du Travail a fait savoir que le nombre des inscriptions au chômage étaient revenues la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis près de 44 ans et demi, ce qui conforte les anticipations d'un net rebond de l'emploi en octobre après les perturbations du mois précédent causées par les ouragans. sLe rapport mensuel sur l'emploi est attendu vendredi.

Du côté des résultats, Facebook cède 1,45%, le réseau social ayant déclaré vouloir augmenter les dépenses consacrées à la sécurité, sur fond de controverse sur la façon dont la Russie aurait pu s'en servir pour tenter de peser sur la présidentielle 2016.

Plus forte baisse du Dow Jones, DowDuPont perd 1,47% après avoir publié des ventes nettes légèrement inférieures aux attentes pour son premier trimestre clos depuis la fusion entre Dow Chemical et DuPont.

Tesla baisse de 5,41% après avoir fait état de la plus forte perte trimestrielle de son histoire et repoussé d'environ trois mois son objectif de production de sa berline Model 3.

L'action GoPro chute de 13,26%, les prévisions de ventes et de bénéfice du spécialiste des caméras de sport étant inférieures aux attentes des analystes pour le trimestre des fêtes de fin d'année.

En hausse, Qualcomm prend 3,75% après ses trimestriels, supérieurs au consensus de Wall Street.

A l'exception du Footsie à Londres, les marchés actions européens évoluent en baisse. Le Stoxx 600 abandonne 0,51% et à Paris, le CAC 40 perd 0,34%.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)