Wall Street pousse un soupir de soulagement et monte

par Sruthi Shankar et Noel Randewich

PARIS/NEW YORK (Reuters) - Wall Street a commencé la semaine sur une hausse prononcée, avec un record de clôture à la clé pour l'indice S&P-500, les traders redoutant moins les conséquences économiques de l'ouragan Irma depuis qu'il a été déclassé en tempête tropicale et étant soulagés que la Corée du Nord n'ait pas procédé à un tir de missiles le week-end dernier comme on le craignait.

Rétrogradé en tempête tropicale, l'ouragan Irma, accompagné de puissantes rafales de vents et de pluies torrentielles, a inondé lundi plusieurs villes du nord de la Floride et privé d'électricité près de six millions de personnes.

Mais son impact économique devrait être moins aigu qu'on ne le craignait, du fait même de son déclassement, et cela apaise un marché qui a déjà du digérer l'ouragan Harvey, dont les dégâts sont estimés à 180 milliards de dollars, ce qui érodera quelque peu la croissance du troisième trimestre.

Quant au dossier de la Corée du Nord, le Conseil de sécurité des Nations unies s'apprête à voter ce lundi sur une résolution préparée par les Etats-Unis en vue d'imposer de nouvelles sanctions à Pyongyang, ont confirmé des diplomates.

Le Dow Jones a gagné 259,58 points (1,19%) à 22.057,37 points. Le S&P-500 a pris 26,68 points (1,08%) à 2.488,11 points, un record de clôture. Le Nasdaq Composite a avancé de 72,07 points (1,13%) à 6.432,26.

Le S&P a gagné 10% depuis le début de l'année et son PER est de proche de 17,6 alors que sa moyenne sur 10 ans est de 14,3, suivant des données de Thomson Reuters.

"Les valorisations ne me préoccupent pas plus que ça", a dit Tim Ghriskey (Solaris Group). "Je ne crois pas qu'elles en soient arrivés à des niveaux tels qu'elles commandent une correction".

Les 11 grands indices sectoriels du S&P ont tous fini dans le vert, au premier rang desquels celui des financières (+1,74%), emmené par les assureurs, et celui des high techs, porté par Apple entre autres.

"C'est un rally de soulagement, au vu de l'évolution tant géopolitique que climatique", a dit Neil Massa (Manulife Asset Management).

L'indice boursier mondial, qui suit plus de 2.400 actions de sociétés de 47 pays, a atteint un record de 483,65 et est en hausse de 14,6% depuis le début de l'année. L'indice de volatilité du CBOE, surnommé "indice de la peur", a chuté de plus de 11%.

Aux valeurs, Apple a gagné 1,81%, à la veille du lancement de son nouvel iPhone, principal contributeur à la hausse du Nasdaq et du S&P-500.

Les assureurs, auparavant sous pression avec cet enchaînement de catastrophes naturelles, ont également progressé: Allstate a pris 1,81%, Chubb 3,57% et Travelers 2,34%.

Le génériqueur Teva a bondi de 19,35%, en réaction à la nomination d'un nouveau directeur général.

Le volume est de l'ordre de six milliards de titres échanges, au-dessus de la moyenne sur 20 séances de 5,8 milliards.

Le dollar s'est repris ce lundi, pour les mêmes motifs que la Bourse, avec son indice en hausse de 0,66% à 91,957. Il s'agit ici aussi d'un rally de soulagement, alors que l'indice avait touché vendredi un plus bas de plus de deux ans et demi de 91,011.

Dans ce contexte un peu plus relâché, les rendements des Treasuries ont logiquement progressé, ceux des maturités courtes et longues ayant inscrit des plus hauts d'une semaine.

L'adjudication de 24 milliards de dollars de notes à trois ans du Trésor a été fraîchement reçue. Ce dernier doit adjuger 20 milliards de dollars de papier à 10 ans mardi et 12 milliards d'obligations à 30 ans le lendemain.

L'or, autre valeur refuge, l'or s'est replié par rapport à son pic de 13 mois inscrit vendredi, cédant 1,3% à 1.329,30 dollars l'once.

(Avec Saqib Iqbal Ahmed et Gertrude Chavez-Dreyfuss et Herbert Lash)