Wall Street plombée par les technologiques, Apple en tête

par Tanya Agrawal

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse de quelque 0,5% mercredi, accusant sa deuxième séance de recul d'affilée, sous le coup de résultats jugés décevants de grands noms de la technologie, dont Apple, première capitalisation boursière mondiale.

L'indice Dow Jones a cédé 0,38%, soit 68,25 points, à 17.851,04. Avec ce nouveau recul, l'indice phare de Wall Street a quasiment effacé tous ses gains depuis le début de l'année.

Le S&P-500, plus large, a perdu 5,06 points, soit 0,24%, à 2.114,15. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 36,35 points (-0,7%) à 5.171,77. Le S&P 500 conserve encore une progression de 2,7% depuis le début de l'année et le Nasdaq une hausse de plus de 9%.

Le titre Apple a perdu 4,29% à 125,14 dollars après que le fabricant d'iPhone a annoncé mardi une prévision de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours en deçà des attentes. La seule baisse d'Apple a pesé pour environ un tiers dans le recul du Dow Jones.

Toujours dans le secteur technologique, l'action Microsoft a cédé 3,74% à 45,51 dollars à la suite de l'annonce par l'éditeur de logiciels d'une perte nette trimestrielle de 3,2 milliards de dollars, imputable à des charges liées à l'achat des combinés mobiles de Nokia, à une réduction des effectifs, ainsi qu'à une demande poussive pour son système d'exploitation Windows.

Le titre Yahoo a perdu 1,23% à 39,24 dollars après que le portail internet a publié un bénéfice inférieur au consensus en raison d'une hausse des dépenses faites pour attirer l'internaute sur ses sites face à Google et Facebook.

L'indice sectoriel S&P regroupant les valeurs technologiques a accusé la plus forte baisse du jour avec une perte de 1,64%.

Le compartiment énérgétique a perdu 0,64%, sous le coup de la rechute des cours du brut provoquée par une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis et la bonne tenue du dollar.

Après avoir reculé de 0,71% mardi face à un panier de devises internationales, le billet vert a repris 0,3%, porté notamment par une statistique immobilière meilleure que prévu, qui accrédite l'hypothèse d'un relèvement des taux d'intérêt aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année.

Les reventes de logements ont ainsi atteint leur plus haut niveau en près de huit ans et demi en juin, grâce à une demande soutenue qui devrait favoriser la reprise du marché immobilier et la croissance de l'économie dans son ensemble.

BOEING CONTRE LA TENDANCE

Alors que les grands indices américains restent près de leurs niveaux record, les résultats du deuxième trimestre des sociétés du S&P 500 devraient accuser une baisse de 1,9%, selon les données de Thomson Reuters, en net retrait par rapport à la hausse de 5,9% qui était attendue en moyenne au 1er janvier.

A ce stade de la saison des résultats, quelque 70% des entreprises qui ont déjà publié des chiffres trimestriels ont fait état d'un bénéfice supérieur aux attentes, un ratio supérieur à la moyenne de 63% observée depuis 1994.

En revanche, en raison notamment de la vigueur du dollar, seuls 55% des entreprises ont fait mieux que le consensus en termes de chiffre d'affaires alors que la moyenne depuis 2002 est de 61%.

"Il s'agit maintenant de savoir si des marchés actions pleinement valorisés peuvent encore aller plus haut sans croissance des bénéfices", a déclaré Jerry Braakman, chargé des investissements chez First American Trust.

Selon ce dernier, la baisse de ce mercredi aurait pu être pire sans des performances meilleures que prévu d'autres grands noms de la cote, tels que Boeing.

L'action de l'avionneur, deuxième plus forte hausse du Dow Jones derrière JPMorgan Chase (+1,42%), a gagné 1,01% à 146,47 dollars après que le groupe a annoncé un bénéfice meilleur que prévu et doublé sa génération de trésorerie ("free cash flow") au deuxième trimestre, malgré une lourde charge passée sur un projet d'avion ravitailleur pour l'armée américaine.

"Finalement, ce sont les bénéfices les moteurs du marché et non pas les chiffres d'affaires et on attend une forte hausse de ces bénéfices au cours du second semestre", a poursuivi Jerry Braakman.

Coco-Cola a également fait état de ventes et de profits trimestriels supérieurs aux attentes, grâce à des hausses de prix qui lui ont permis de compenser les effets de l'appréciation du dollar, mais le géant des boissons non alcoolisées a prévenu qu'il pourrait réduire ses rachats d'actions cette année.

Après avoir gagné près de 1% dans les premiers échanges, le titre Coca-Cola a fini sur un recul de 0,70% à 40,90 dollars.

L'action Whirlpool, l'une des plus fortes hausses du S&P 500, a pour sa part bondi de 7,31% à 178,36 dollars après que le numéro un mondial de l'électroménager a relevé sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de l'année malgré un résultat trimestriel en recul et inférieur aux attentes.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)