Wall Street ouvre en légère baisse avant le bal des trimestriels

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en légère baisse lundi après avoir atteint des records en fin de semaine dernière et signé son meilleur début d'année en plus de dix ans.

Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones perd 31,47 points, soit un repli de 0,12%, à 25.264,40 points.

Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,11% à 2.740,03 points et le Nasdaq Composite cède 0,03% à 7.134,22 points après avoir inscrit un nouveau plus historique dans les tout premiers échanges à 7.142,91 points.

Le Dow Jones a gagné 2,3% la semaine dernière, le S&P 500 a grimpé de 3,6% et le Nasdaq a bondi de 3,4%.

L'appétit des investisseurs pour le risque continue d'être porté par l'amélioration de la conjoncture économique mondiale, à laquelle s'ajoute la réforme fiscale américaine perçue comme étant susceptible d'apporter un nouveau soutien à la croissance économique des Etats-Unis.

Les investisseurs attendent aussi de savoir dans quelle mesure les entreprises bénéficieront des réductions d'impôts votées par le Congrès le mois dernier. La saison des résultats du quatrième trimestre débute cette semaine aux Etats-Unis, avec les annonces de plusieurs grandes banques.

Certaines d'entre elles ont déjà prévenu qu'elles devraient passer des charges exceptionnelles dans leur compte de résultats en raison de la réforme fiscale.

DE MULTIPLES CHANGEMENTS DE RECOMMANDATION

Aux valeurs, Caterpillar gagne 0,95%, à un plus haut historique, porté par le relèvement du conseil de JPMorgan: l'intermédiaire financier estime que la réforme fiscale devrait bénéficier au secteur de la construction en 2018.

Amazon avance de 1,1%, soutenu par un relèvement de l'objectif de cours de Credit Suisse de 25%, à 1.410 dollars.

United Technolgies (+1,4%) profite pour sa part d'un relèvement du conseil de Goldman Sachs à "achat".

Nvidia progresse de 3,69%, après avoir annoncé un renforcement de son partenariat avec Uber Technologies et une alliance avec Volkswagen (VW) dans les véhicules autonomes.

A l'inverse, Pandora Media chute de 7,54%, plombé par la dégradation du conseil de Morgan Stanley, qui s'inquiète d'un ralentissement du chiffre d'affaires publicitaire en 2018.

Aucun indicateur américain majeur n'est prévu à l'agenda mais les opérateurs de marchés seront attentifs aux interventions de plusieurs banquiers centraux: le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, s'exprimera à 17h40 GMT, suivi de John Williams (Fed de San Francisco) à 18h35 GMT et d'Eric Rosengren (Fed de Boston) à 21h25 GMT.

L'EURO RETOMBE SOUS 1,20 DOLLAR

John Williams a déjà déclaré samedi à Reuters que l'impact des baisses d'impôt sur la croissance américaine pourrait justifier trois hausses de taux d'ici un an.

Ces déclarations profitent au dollar, ce qui contribue à faire reculer l'euro (-0,5%) sous le seuil de 1,20 dollar.

La monnaie unique avait dépassé 1,2080 la semaine dernière, non loin de son pic de septembre à 1,2092.

Les cambistes seront attentifs jeudi à la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE) alors que les solides indicateurs en zone euro plaident en faveur d'une accélération du resserrement monétaire.

Sur le marché obligataire, les rendements européens évoluent néanmoins en nette baisse lundi, à l'orée d'une semaine riche en adjudications. L'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas et l'Italie devraient émettre pour près de 12 milliards d'euros dans les prochains jours et certains analystes s'attendent au lancement par le Portugal d'un emprunt syndiqué.

Le rendement du Bund allemand recule de près de trois points de base, à 0,414%, et celui des emprunts d'Etat portugais à 10 ans perd près de six points de base, à 1,858%.

Du côté des actions, les principales Bourses européennes évoluent en hausse, l'indice Stoxx 600 renouant avec ses niveaux d'août 2015.

Le Footsie 100 fait office d'exception avec un repli de 0,3%, le marché londonien, qui a atteint en début de séance un record historique, étant pénalisé par la chute du groupe informatique Micro Focus (-16,7%).

(édité par Marc Angrand)