Wall Street ouvre en hausse après l'emploi américain

(Reuters) - La Bourse de New York ouvre vendredi en hausse après la publication de chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis meilleurs que prévu, ce qui pourrait ouvrir la voie à une annonce par la Réserve fédérale des modalités de réduction de son bilan le mois prochain.

L'indice Dow Jones gagne 57,11 points, soit 0,26%, à 22.083,21. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,29% à 2.479,24 et le Nasdaq Composite prend 0,22% à 6.354,00.

Le nombre de créations d'emplois a augmenté plus que prévu en juillet aux Etats-Unis et les salaires ont à nouveau progressé, a annoncé vendredi le département du Travail.

L'économie américaine a créé 209.000 emplois non agricoles le mois dernier, bien au-dessus des 183.000 anticipés par les économistes interrogés par Reuters.

"Non seulement les créations d'emplois de juillet dépassent les prévisions mais il y a eu une nette révision à la hausse des chiffres (de juin)", commente Brian Jacobsen, chargé de la stratégie investissements chez Wells Fargo Fund Management.

"Associez ce rapport sur l'emploi avec un dollar faible et la Fed n'a aucune raison de déroger à son plan de réduction de son bilan et à un relèvement de ses taux une fois de plus cette année," ajoute-t-il.

Sur le marché des changes, le dollar, qui reculait un peu avant la publication face à un panier de devises de référence, gagne 0,3% à un plus haut en quatre séances. Il prend 0,6% face au franc suisse à un plus haut de six semaines. L'euro évolue, pour sa part, non loin de 1,1835 dollar (-0,3%).

Au moment de l'ouverture des marchés américains, les indices boursiers en Europe amplifient leurs gains et évoluent dans le vert.

Au-delà des incertitudes sur l'économie et la Fed, le billet vert reste sous pression après les informations sur la formation d'un "grand jury" à Washington par le procureur spécial Robert Mueller, nommé en mai pour diriger l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

Alors que la saison des résultats ralentit, le S&P 500, qui a gagné environ 11% depuis le début de l'année, se traite à un PER de 18 contre une moyenne de 14.

Selon Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendent maintenant des bénéfices globalement en hausse de 11,8% pour les sociétés du S&P-500 au deuxième trimestre, et prévoient pour le troisième trimestre une progression de 9,2%.

Le compartiment des biens de consommation non essentiels signe la plus forte baisse sectorielle, de 1,05%, pénalisé par la chute de Viacom (-10,41%) à son plus bas depuis un an et demi (février 2016).

Le groupe de médias a déçu les analystes avec ses prévisions pour le trimestre en cours et fait état d'un retard de paiement de son partenaire chinois Huahua Media.

A l'inverse, l'opérateur de sites d'avis de consommateurs Yelp s'envole de 26,87%. Le groupe a publié un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu et annoncé la cession de sa filiale de livraison de repas Eat24 à Grubhub (8,75%) pour 287,5 millions de dollars, dont 200 millions seront redistribués aux investisseurs via un programme de rachat d'actions.

Parmi les plus fortes progressions du Nasdaq Composite, GoPro, le fabricant de caméras, gagne 17,55% après avoir sensiblement réduit sa perte au deuxième trimestre grâce à des coûts de fonctionnement réduits de 35%.

Le titre Weight Watchers gagne 22,7328%, à un pic de quatre ans, après avoir publié un bénéfice par action supérieur au consensus Thomson Reuters I/B/E/S et relevé ses objectifs annuels.

Les cours du pétrole reviennent à l'équilibre après avoir été sanctionnés dans la matinée par la hausse des exportations des pays producteurs de l'Opep et une forte production américaine.

(Tanya Agrawal, Laetitia Volga pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)